Parmi les 14 films en compétitions, un retiendra certainement plus l’attention des spectateurs par sa réalisation et son sujet : 100 Tikis. Le réalisateur samoan,  Dan Taulapapa Mc Mullin, y dénonce l’appropriation de la culture polynésienne par, entre autre, Hollywood. Une dénonciation avec humour mais qui ne laisse pas moins passer le message sur la déformation de la culture.

100 Tikis est un peu l’ovni de la sélection du Fifo 2017. Ce film de 45 minutes est en fait un patchwork d’images caricaturant la culture polynésienne : actrice déguisée en vahine ridicule, haka repris par des Européens, musique polynésienne utilisée dans les dessins animés de Betty Boop, ou encore Tiki Bar et objet kitch. Hollywood, mais aussi le monde entier, s’est approprié la culture polynésienne véhiculant ainsi une image distordue de la réalité. 100 Tikis est la vision d’un Polynésien, un Samoan, sur cette appropriation. Dan Taulapapa Mc Mullin qualifie son film « d’art-propriation ». « A Hollywood, des gens avec beaucoup d’argent réinterprète la Polynésie, je suis un Polynésien sans argent et je réinterprète Hollywood », plaisante le réalisateur. Peintre et poète, Dan Taulapapa Mc Mullin s’est appuyé sur un de ses poèmes, Tiki Mug, issu d’une expérience dans un Tiki Bar pour réaliser son film.

Le film est séparé en trois parties. Une première sur l’influence de la culture mahu sur la communauté gay américaine. La deuxième partie est consacrée à la vision de la femme polynésienne par Hollywood. Et enfin, la troisième partie traite de la vision presque inquiétante des hommes polynésiens. Le tout est évoqué avec beaucoup d’humour. Le meilleur moyen, selon Dan Taulapapa Mc Mullin, de faire passer son message.

100 Tikis sera diffusé mercredi à 20h50, jeudi à 15h50, et samedi à 17h45 au Grand théâtre. Et vendredi à 10h20 au Petit théâtre.