Josiane Kokaly a été condamnée en son absence à une peine de 12 mois de prison avec sursis pour abus de confiance. Alors que la société de son mari, JL Tahiti Lagon, avait été radiée des Affaires maritimes, elle continuait à prendre des inscriptions pour passer le permis côtier qui bien entendu n’étaient pas honorées. Au total plus d’une dizaine de victimes, dont la fondation Te Tiaturi Nei de Paul et Mareva Marciano.
Josinae Kokaly, 69 ans, proposait des inscriptions et des formations pour passer le permis bateau. À ses clients elle demandait l’argent pour régler les frais de formations théoriques et pratiques et aussi l’argent pour les timbres fiscaux afin d’enregistrer les dossiers auprès des Affaires maritimes. Soit environ 30 000 Fcfp. Jusque là, rien à y redire.
Sauf que les candidats n’ont vu ni formation ni bateau. À part quelques chanceux qui ont eu le droit à deux ou trois cours de formation théorique, les autres, rien. Et à chaque fois qu’ils la relançaient, toujours la même rengaine, « le bateau est en réparation » ou « la session de formation a été reportée » et parfois, « j’ai des problèmes de santé. ». Bref elle vendait du vent, et cela sans que son mari ne soit au courant. Parmi ses nombreuses victimes, la fondation Te Tiaturi Nei de Paul et Mareva Marciano.
« Dommage que la prévenue soit absente, elle gagnerait a être connue »
La fondation avait pris contact avec Josiane Kokaly pour permettre à 15 femmes du quartier de Hotuarea de Faa’a de passer le permis côtier. Celles-ci, en l’absence du sésame leur permettant de pêcher, sortaient de nuit pour éviter les contrôles des brigades maritimes et nourrir leur famille. Une convention a donc été passée avec JL Tahiti Lagon qui permettait à ces femmes d’obtenir le permis et ainsi de pêcher en pleine journée et en toute légalité.
Mais malheureusement ce beau projet a pris du plomb dans l’aile. En avril 2019, seules cinq femmes sur les quinze inscrites ont pu bénéficier de cette formation et passer leur permis. La fondation a eu beau relancer l’indélicate, pas de nouvelle, disparue des radars. Pour ne pas pénaliser les autres femmes, la fondation a donc de nouveau payé des frais d’inscription, mais cette fois chez un concurrent. Le préjudice pour la fondation est d’environ 430 000 Fcp, mais aussi trois années de perdues dans l’élaboration de ce projet.
En l’absence d’avocat de la défense et des parties civiles, la procureure s’est limité à un simple commentaire, « Dommage que la prévenue soit absente, elle gagnerait a être connue » et a requis 12 mois de prison avec sursis et avec obligation d’indemniser les victimes. Ce que le tribunal a acté.