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1er mai avec J-M Le Pen: Arnautu et Gollnisch sommés de quitter les instances frontistes

Paris (AFP) – Fâché de leur présence dimanche à l’hommage à Jeanne d’Arc de Jean-Marie Le Pen, le bureau politique (BP) du Front national a demandé lundi à Marie-Christine Arnautu et Bruno Gollnisch, deux hauts cadres historiques du parti, de quitter leurs fonctions dirigeantes.

La première est vice-présidente du FN et dernier soutien de M. Le Pen au sein du bureau exécutif. Le second est membre du BP et ancien numéro deux du parti. La direction leur reproche d’avoir bravé l’interdiction de figurer dimanche aux côtés du cofondateur exclu du FN.

Lundi, lors d’un BP qui a consacré quatre heures à la question, les deux responsables ont défendu leur geste de « fidélité » à M. Le Pen, tout sauf un « acte d’hostilité » selon eux.

Mais c’est une démarche « inacceptable » de participation à « une manifestation politique réunissant un grand nombre d’organisations et de personnalités violemment hostiles » au FN.

La motion demandant à Mme Arnautu et M. Gollnisch de quitter leurs responsabilités a été adoptée par 32 votants sur 39, 3 votants contre, 4 s’abstenant. Trois personnes dont les deux concernés n’ont pas pris part au vote.

Mme Arnautu, nommée vice-présidente du parti par Marine Le Pen lors de son accession à la tête du FN en 2011, a immédiatement répliqué qu’elle ne « démissionnerait pas ». « Il va falloir qu’ils m’excluent » des instances, a-t-elle prévenu.

M. Gollnisch, lui, a vu là « une tempête dans un verre d’eau » et s’est dit en « réflexion » pour prendre une décision peut-être « la semaine prochaine ».

Les deux mis en cause sont des fidèles de M. Le Pen et des membres historiques du parti, sans pour autant être les plus anciens: au sein de l’instance reine, le bureau exécutif, Jean-François Jalkh, premier vice-président du FN, a sa carte depuis 1974 quand Steeve Briois, Louis Aliot ou Wallerand de Saint Just, ont tous adhéré à la fin des années 1980, comme Mme Arnautu.

Mais les deux « rebelles » sont relativement populaires parmi les militants: à l’élection au comité central fin 2014, sorte de baromètre interne, M. Gollnisch est arrivé 5e, Mme Arnautu 9e. M. Gollnisch a longtemps incarné un courant soucieux de continuité « lepéno-lepéniste » au FN face à Mme Le Pen, qui faisait vœu de modernisation et d’aggiornamento.

– Procédure disciplinaire à la J-M Le Pen –

C’est en Marion Maréchal-Le Pen, qui a voté la motion de demande de démission lundi, que les ex-fidèles de M. Gollnisch placent depuis quelques temps leurs espoirs d’une autre ligne, plus libérale en économie, plus conservatrice sociétalement, que celle de Mme Le Pen et Florian Philippot.

« J’ai la conviction qu’un certain nombre de gens comme moi incarnent la défense des valeurs traditionnelles, l’accueil de la vie, la famille, la lutte contre le fiscalisme… », a souligné auprès de l’AFP M. Gollnisch.

« Il est évident que le sort accordé à Jean-Marie Le Pen, à Marie-Christine Arnautu et à moi va aggraver le doute » sur le fait que le FN n’incarnerait plus ces valeurs, « mais je dis à mes amis qui seraient tentés de quitter le FN de ne rien faire », a assuré l’eurodéputé.

« L’exclusion n’est pas du tout envisagée, mais pour l’instant, on attend la réponse (de M. Gollnisch et de Mme Arnautu) pendant quelques jours », a indiqué un dirigeant du parti à l’AFP. 

« Ça va être toute une procédure disciplinaire à la Jean-Marie Le Pen », a estimé, comme M. Gollnisch, Mme Arnautu.

Deux responsables de fédérations départementales, l’eurodéputée Mireille d’Ornano (Isère) et le conseiller régional francilien Philippe Chevrier (Yvelines), ont en outre été remplacés à leur poste en « conséquence » de leur présence avec J-M Le Pen dimanche, a indiqué à l’AFP un dirigeant du parti, confirmant pour le second une information de Marianne.

Cette nouvelle crise interne a immédiatement été qualifiée par Laurent Ozon, secrétaire général des comités « Jeanne au secours » de Jean-Marie Le Pen, de « purge » contradictoire avec la « France apaisée » prônée par sa fille.

Le « Menhir » a lui répété sur LCI sa mise en garde sur l' »unité des patriotes »: « J’avertis Marine Le Pen (…) Si elle continue l’épuration qu’elle pratique à mon égard et à celui des personnages historiques du Front national, alors elle va dans le mur, c’est certain. »

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