Vingt-six pour cent de progression dans la production de crédits bancaires, c’est le bon chiffre du jour. Il concerne principalement les entreprises, dans un climat des affaires qui remonte sans toutefois rattraper son retard. Côté particuliers, on constate une légère baisse des crédits immobiliers aux particuliers, qui continuent malgré tout d’avoir recours aux crédits à la consommation.
En introduction à la Journée de prospective économique organisée par le ministère de l’Économie et des finances, le directeur de l’IEOM Fabrice Dufresne a présenté en avant-première l’état des lieux du financement bancaire en 2023. Résultat : 193 milliards de Francs, soit 40 milliards de plus qu’en 2022, une augmentation de 26%. Une progression soutenue par des lignes de refinancement de l’IEOM qui ont progressé, elles, à plusieurs reprises en 2023, pour atteindre 74,4 milliards de Francs en janvier 2024.
« Une année historique pour la production bancaire, dit le directeur général de l’IEOM Fabrice Dufresne, près de 200 milliards qui ont été mis en place par les établissements polynésiens. » Une tendance qui ne se retrouve pas totalement dans le climat des affaires : en fin d’année les opinions positives progressaient « légèrement, de 1,4 point après une baisse de 8 points entre mars et septembre 2023, qui témoigne après les turbulences de l’année 2023 d’une opinion plutôt favorable des chefs d’entreprise », dit Fabrice Dufresne qui préfère voir le verre à moitié plein. En revanche, depuis le début de l’année, l’indicateur du climat des affaires a de nouveau baissé.
Les entreprises polynésiennes ont capté 13,6%, soit 63,7 milliards, des Prêts garantis par l’État (PGE) dans les outre-mer. 41% de ces encours sont déjà remboursés, à un point de la moyenne nationale, mais avec le plus faible taux d’appel en garantie de l’État. Les défaillances d’entreprises à fin 2023 restent inférieures de 4% au niveau d’avant crise, alors qu’elles ont fortement progressé dans les autres collectivités ultramarines.
Ces bons chiffres 2023 appellent toutefois une nuance, puisque ce sont les crédits aux entreprises qui ont fait un bond, tandis que les crédits aux particuliers ne progressent que de 3%.
Pour ces derniers, on observe une progression des crédits à la consommation (+4%) mais une légère baisse (-1%) des crédits immobiliers. Fabrice Dufresne y voit la conséquence du renchérissement de l’investissement immobilier, mais aussi l’effet de la limitation du taux d’endettement à 35%. Le taux d’intérêt moyen des crédits immobiliers aux particuliers, en hausse continue depuis le 2e trimestre 2022, était de 3,41% au fenua, proche des 3,45% constatés en France hexagonale, et à mettre en regard de la hausse des taux directeurs de la zone Euro qui ont progressé de presque 2% sur l’année 2023.