ACTUS LOCALESJUSTICE 248 000 Fcfp d’amende pour avoir boxé son fils Pascal Bastianaggi 2024-05-30 30 Mai 2024 Pascal Bastianaggi Un mineur a porté plainte contre son père pour des coups qui lui ont occasionné 8 jours d’ITT. Le père, récidiviste, a été condamné à 248 000 Fcfp d’amende et à 70 000 Fcfp au titre du préjudice moral. Les faits se sont déroulés en 2021. Le père divorcé et excercant la profession de chargé d’affaires avait obtenu la garde de ses trois enfants. Un garçon et deux filles, tous mineurs. Le garçon âgé de 17 ans à l’époque des faits est plutôt difficile à gérer, si l’on en croit son père. « J’étais souvent convoqué à l’école car il séchait les cours et commettait des vols et évidemment ses notes étaient en chute libre, et le fait qu’il entraînait ses sœurs m’a fait sortir de mes gonds » se justifie t-il pour expliquer les coups qu’il a portés à son fils. L’adolescent était censé être à la piscine ou il était inscrit pour suivre des cours. Ses sœurs alors au conservatoire à Tipaerui devaient le rejoindre là-bas, et le père devait récupérer tout le monde. Sauf que l’ado chappait aussi les cours de natation, selon les dires du maître-nageur. De retour au domicile familial, le père, alors que son fils se trouve aux toilettes, lui assène deux baffes. Des baffes d’ancien boxeur qui occasionneront un hématome et une fracture. « Tous les jours il y avait quelque chose de nouveau qui se rajoutait et là, j’ai explosé. » « Vous pensez que c’est une bonne manière d’élever ses enfants ? » questionne la juge. À la barre le père soupire : « tous les jours il y avait quelque chose de nouveau qui se rajoutait et là, j’ai explosé…. Je m’en veux. C’était la première fois que c’était aussi violent.» Mais ce n’était pas la première fois qu’il battait son fils. Sur son casier, deux condamnations pour le même type de faits, des condamnations qui ont débouché sur du sursis. Pour l’adolescent, appelé à la barre, s’il reconnaît ses errements scolaires et autres bêtises , il nie toutefois entraîner ses sœurs sur ce même chemin. La juge lui demande s’il avait compris « que ce n’est pas normal que votre père réagisse ainsi car souvent les enfants reproduisent ce même schéma. » L’adolescent acquiesce et jette un regard à son père qui reconnaît : « ça m’émeut. Je me suis toujours battu pour avoir la garde de mes enfants . On aimerait tous avoir des enfants qui travaillent bien à l’école pour avoir une bonne situation », tente-t-il pour justifier les coups. « Mon fils ma bataille, ça ne doit pas se transformer en ring de boxe. » Une justification qui laisse de marbre la procureure, voire l’énerve, et se penchant sur les antécédents du père relève « il vous a été rappelé plusieurs fois qu’il ne fallait pas lever la main sur votre fils ». Elle poursuit « mon fils ma bataille, ça ne doit pas se transformer en ring de boxe. Certes il a commis des bêtises, mais aller le chercher au WC pour lui filer des coups dans la tronche, c’est n’importe quoi, surtout pour un ancien boxeur. Votre fils n’a pas sombré dans l’ultime délinquance. » Elle demande la révocation de son sursis de 4 mois et une peine de 8 mois de prison avec un sursis probatoire de 2 ans. Elle conclut que « la question du retrait parental se pose, il y a encore deux mineures qui vivent chez lui. » Il a été condamné à 248 000 Fcfp d’amende et à 70 000 Fcfp au titre du préjudice moral. Cliquez pour partager sur Facebook(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur Twitter(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur LinkedIn(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquer pour imprimer(ouvre dans une nouvelle fenêtre)