La liste d’union Amuitahiraa no Moorea-Maiao – Ensemble pour servir, menée par 3 candidats du premier tour, Christiane Kelley, Guy Gallimard et Maire Bopp Dupont, revendique disponibilité et proximité, des qualités qui manquent selon elle à l’équipe sortante. Au premier rang de leurs préoccupations, une gestion communale rigoureuse et un développement raisonné, pour conserver son charme à l’île sœur et mettre en valeur les compétences locales.
Il ne restera que trois listes à Moorea-Maiao le 28 juin : celle de John Toromona (22,55% au 1er tour), celle du maire sortant Evans Haumani (21,71% au 1er tour), et celle menée par Christiane Kelley (Amuitahiraa -12,63% au 1er tour). « Il faut rappeler qu’il y avait 10 listes en lice au premier tour, dit Christiane Kelly. Ça veut dire qu’il y avait 9 challengers contre l’équipe du maire sortant. Ces 9 listes ont quand même rassemblé plus de 6 000 voix au premier tour, cela veut dire que la majorité des administrés souhaite un véritable changement, parce que sinon on n’aurait jamais eu autant de listes. » Un accord avec Guy Gallimard (Tapura – 10,04%) pour 13 places, et Maire Bopp Dupont (Tavini – 9,89%) pour 5 places a donc donné naissance à cette liste d’union qui garde l’appellation « Amuitahiraa ».
Pour Christiane Kelly, l’important est de placer à la mairie de Moorea une équipe proche de la population et disponible. Et elle pense que face à des projets qui font débat, il faut recourir au référendum d’initiative locale.
Les candidats Amuitahiraa du second tour se retrouvent, disent-ils, sur les enseignements à tirer de la crise du covid-19 : il ne faut pas tout miser sur le tourisme, et se soucier d’autonomie alimentaire. Coopératives et jardins partagés seront envisagés si le Amuitahiraa remporte la mairie, quitte à revoir le PGA pour mieux exploiter le patrimoine foncier de la commune.
La première action serait donc de créer une pépinière communale pour pouvoir distribuer des semis à la population, conclut Guy Gallimard.
« Moi je commence à avoir la pétoche » dit Guy Gallimard sur le bilan financier de l’équipe sortante
Autre souci, par rapport à l’équipe sortante : les finances de la commune. Les comptes administratifs, qui doivent être finalisés avant fin juin, ne sont toujours pas connus, dit Guy Gallimard qui siégeait déjà au conseil municipal, « et moi je commence à avoir la pétoche. Depuis 2012, la capacité d’autofinancement de la commune est passé de 170 millions à moins 6 millions. Ils ont privilégié les dépenses de fonctionnement par rapport à l’investissement. Moi qui suis du privé, une telle gestion, c’est la mort de l’entreprise. »
Le Amuitahiraa veut réviser les options de la commune sur l’assainissement – les colistiers ne sont pas favorables aux grandes stations d’épuration – et sur la fourniture d’électricité. Guy Gallimard s’interroge sur l’opacité des travaux de la commission mise en place il y a deux ans par le maire sortant sur la concession de la fourniture d’électricité. Si le Amuitahiraa prend la mairie, il faudra prolonger la concession actuelle, et reprendre le processus à zéro, dit-il.
Maire Bopp Dupont, elle aussi, affirme rejoindre ses nouveaux colistiers sur les besoins de développement de la commune et sur sa gestion. « La commune est devenue un centre de recrutement » pour raisons électoralistes, dit-elle. « Avec les cantinières on frôle les 400 employés » confirme Guy Gallimard.
Autre axe du programme, dit Maire Bopp Dupont, la relance économique qui doit tabler sur les compétences réelles mais inexploitées de la population, sans compter sur les grands projets qui ne durent que quelques années. La liste Amuitahiraa veut encourager la création d’entreprises individuelles, pour créer un tissu touristique orienté d’abord vers les visiteurs de Tahiti : « Moorea n’est pas Bora. Nous n’avons pas besoin d’un tourisme international, nous avons des touristes à 30 minutes de bateau. Mais ces touristes, si on n’en prend pas soin, ils vont arriver et avoir l’impression qu’ils n’ont jamais quitté Tahiti ! »