ACTUS LOCALESÉVÉNEMENTSANTÉ

300 manifestants contre le pass sanitaire dans les rues de Papeete

Plusieurs collectifs opposés au pass sanitaire, au projet d’obligation vaccinale des soignants, et plus largement aux « restrictions de liberté » associées à la crise Covid appelaient à manifester, ce matin, place Vaiete. Il s’agissait surtout de gonfler les rangs d’une « mobilisation mondiale » qui a rassemblé, d’après les autorités, 161 000 personnes en métropole. 

« Non au pass sanitaire, oui à nos libertés ». C’était le message le plus visible sur les pancartes brandies ce samedi matin sur le front de mer de Papeete, entre le rond-point Jacques-Chirac et la place Vaiete. Environ 300 personnes – 280 d’après un décompte officiel et 320 d’après des participants – ont manifesté dans le calme. Un chiffre quoiqu’il arrive en augmentation par rapport aux 120 personnes de la manifestation anti-vaccin et anti-restrictions de mars dernier dont beaucoup des participants étaient de nouveau présents ce samedi. « Ce n’est pas seulement nous, c’est un mouvement mondial », expliquent les organisateurs qui parlent, pour ce 24 juillet d’une « Worldwide demonstration ». Des manifestations de dénonciation de la gestion de la crise Covid ont effectivement rassemblé plusieurs milliers de personnes en Australie, où plusieurs grande villes sont en confinement complet, en Grèce ou en Italie. Mais c’est en France où l’appel à marcher à rencontrer le plus gros succès : 161000 personnes dans les rues (dont environ 11 000 à Paris et un millier à la Réunion) d’après le ministère de l’Intérieur. Une mobilisation en hausse, donc, après la marche du 17 juillet qui faisaient suite aux annonces d’Emmanuel Macron sur l’obligation vaccinale des soignants et l’extension du pass sanitaire. 

« On sait bien que ça arrivera au fenua« 

Deux mesures qui ne sont pour l’instant pas applicables en Polynésie. Le Pays prépare toutefois un projet de loi sur l’obligation vaccinale des soignants. « Pour l’instant !, dénonce Tevaiarii Frebault, une des organisatrices. Mais bientôt, ce seront les enseignants, puis les enfants… On préfère anticiper et dire tout de suite, ça on n’en veut pas ». Quant au pass sanitaire, il est aujourd’hui applicable aux lieux culturels rassemblant plus de 50 personnes en métropole (théâtres, cinéma…), et qui devrait l’être, d’ici la fin du mois d’août dans les cafés, restaurants, et certains centres commerciaux. Mais son extension en Polynésie, possible légalement, n’est pour l’instant pas officiellement prévue. Le faible taux de vaccination au fenua (environ 30% de premières doses dans la population totale, contre 58% au niveau national), les difficultés d’application techniques, et, peut-être, l’approche de la visite présidentielle ont poussé le Haussariat à une certaine discrétion sur le sujet. Mais là encore, les manifestants préfèrent prévenir : « On sait bien que ça arrivera ici, et pour nous, c’est non ». 

Si les slogans sont plutôt axés sur la préservation des libertés, et que les symboles polémiques des dernières marches (étoile jaune, cercueil…) ont été évités, l’opposition aux vaccins reste au centre de la mobilisation. Certains avancent des chiffres – souvent non vérifiés – sur les effets secondaires des vaccins ou sur leur efficacité ou accusent les institutions de « mensonges » ou leur prête des desseins « criminels » au travers de cette campagne de vaccination. D’autres ont un discours moins incisif envers les institutions médicales et scientifiques, qui s’accordent toutes sur un rapport bénéfice/risque favorable des vaccins anti-Covid et encouragent le plus grand nombre à se rendre dans les centres, et parlent seulement de « doutes personnels ». Tous se retrouvent, en tout cas, dans l’opposition à la « contrainte » sur la vaccination. 

« Le mouvement continue »

« Le vaccin, ça n’est pas une solution pour tout le monde », reprend Tevaiarii Frebault, qui fait partie des créatrices d’une nouvelle association, A tamau i te hono. La porte-parole accepte l’idée d’un vaccin « conseillé pour les personnes qui ont des comorbidités, qui ont une faiblesse, les personnes âgées, celles qui souffrent le plus de ce virus ». Mais elle juge le vaccin « plus dangereux que le virus » pour les enfants, interpelle sur « le manque de recul » sur ces médicaments, dont les tests ont commencé il y a environ un an, et dont plus de 3 milliards de doses ont été administrés dans le monde. L’Agence nationale de sécurité du médicament publie très régulièrement des compte-rendu sur l’effort exceptionnel de pharmacovigilance autour du vaccin, mené par les hôpitaux français, mais aussi avec des milliers de médecins libéraux. Ces données, comme les analyses de la Haute autorité de Santé ou de l’Académie de médecine, convergent vers des effets secondaires graves extrêmement rares, quelles que soient les classes d’âge, autour des vaccins contre le Covid, et notamment le vaccin Pfizer. Parmi les manifestants, toutefois, on s’inquiète des retombées « dans dix ans » de ces sérums et on dénonce les « pressions » et « menaces de perdre leur emploi » sur certains travailleurs. « On veut leur dire qu’ils ne sont pas seuls », insiste la porte-parole.

Les organisateurs promettent « d’autres manifestations » dans les semaines à venir, suivant le calendrier des mobilisations nationales et mondiales. « Ce sera après la visite du président Macron »notent-t-ils. Plusieurs projets de manifestations ont été interdits, dans les jours à venir, par le haut-commissariat. Du côté des militants anti-pass ou anti-vaccin (une demande pour manifester à l’hôpital ce soir a été jugée redondante et difficile à encadrer pour les autorités) ou des militants anti-nucléaires qui voulaient manifester à l’aéroport pour l’arrivée du chef de l’État. D’après les autorités une contre-proposition de site de manifestation aurait été refusé par ces collectifs.

 

Article précedent

JO de Tokyo : le judoka Luka Mkheidze offre à la France sa première médaille

Article suivant

Emmanuel Macron au fenua pour quatre jours

Aucun Commentaire

Laisser un commentaire

PARTAGER

300 manifestants contre le pass sanitaire dans les rues de Papeete