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45000 Polynésiens vaccinés privés de pass… en attendant un rappel

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À partir de ce mardi 15 février, le pass vaccinal est désactivé 4 mois après la deuxième dose. Pour le revalider, une piqûre de rappel ou la preuve d’une contamination passée. En attendant des milliers de sésames devraient sonner rouge à l’entrée des boites, concerts, foires ou vols domestiques. 

Une semaine seulement après sa mise en application en Polynésie, le pass vaccinal évolue, dans le sillon des annonces nationales. Dès demain, mardi 15 février, le délai pour recevoir une dose de rappel sera plus court : 4 mois maximum au lieu des 7 initialement prévus. Cette « troisième dose », synonyme de protection renforcée face à Omicron, étant possible trois mois après la dernière injection, les Français majeurs ne disposent plus que d’une fenêtre d’un mois pour retourner dans les centres de vaccination.

Concrètement, toutes les personnes qui avaient effectué leur vaccination initiale avant le 15 novembre, et qui n’ont pas reçu de nouvelle dose, devraient voir leur pass désactivé ce soir. C’était déjà le cas des personnes ayant été vaccinés avant la mi-juillet. Au total, et d’après la plateforme Covid, ce sont environ 45 000 Polynésiens (et 4 à 5 millions de Français), vaccinés en schéma une ou deux doses, qui ne pourront plus présenter un pass vaccinal valide ce 15 février. Finis donc les salons, foires, discothèques, ou vols domestiques depuis Tahiti vers les archipels. Mais contrairement à ce qu’indiquent certains messages sur les réseaux sociaux, le bénéfice des deux première doses n’est pas « perdu ». Le schéma vaccinal doit simplement être complété par une dose de rappel : la troisième pour la majorité des vaccinés, la seconde pour ceux qui, lors de leur première vaccination, avaient pu justifier d’une contamination passée.

« Une infection = une injection »

Cohérente sur le plan immunitaire, cette possibilité de réduire le nombre de doses du fait d’une contamination est toujours existante et s’est même généralisée. Suivant le principe « une infection = une injection » énoncé par le ministre national de la Santé Olivier Véran, les personnes apportant la preuve d’un dépistage positif, avant ou après leurs premières injections (donc aussi loin que mars 2020) peuvent conserver leur pass sans nécessité de recevoir une dose de rappel. Il convient pour ça de demander au professionnel de santé ayant réalisé le dépistage (Institut Malardé, pharmacien, direction de la Santé…) un certificat de rétablissement. Ou de se le procurer, auprès du stand spécial « QR code » des vaccinodromes, à l’aide d’un ancien résultat de test officiel.

Ces certificats devraient, sauf nouveau rebond ou nouvelle mutation du Covid, valider définitivement le pass vaccinal. Car les quatrièmes doses, administrées à des publics très fragiles ou immunodéprimés, ne sont pas prévues, à court terme, pour la population générale. Le 19 janvier, le Conseil d’orientation national sur la stratégie vaccinale avait confirmé que « les données actuelles n’appelle pas à la mise en place d’une seconde dose de rappel ». Et les discussions, au sommet de l’État, s’engagent davantage vers une levée du pass vaccinal que vers une nouvelle mise à jour.

À noter aussi que les moins de 18 ans ne sont pas astreints à une dose de rappel (mais y sont éligibles), et que les 12-16 ans ne sont pas concernés par le pass vaccinal, mais seulement le pass sanitaire (possibilité de fournir un test négatif pour entrer dans le lieu concerné). Quant aux moins de 12 ans, ils ne sont concernés pas aucun pass, même si des doses pédiatriques sont offertes aux 5-11 ans le samedi matin à l’institut Mathilde Frébault. À noter aussi que si les vols domestiques sont soumis au pass vaccinal (dans le sens Tahiti – archipels uniquement), les vols internationaux ne le sont pas. Une preuve de vaccination est exigée (sauf motifs cas d’urgence), mais la notion de « schéma vaccinal complet » est alors évaluée différemment : les passagers ont neuf mois pour faire leur troisième dose après la deuxième.