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488 vols menacés d’annulation : comment le Pays se prépare à la grève dans l’aérien ?

Après la rupture des négociations et le départ vers Paris de Moetai Brotherson, la grève illimitée de la Fraap semble inévitable à partir de ce mardi. Un mouvement qui concerne toute l’administration territoriale, mais qui devrait, comme en décembre, particulièrement se faire sentir dans l’aérien : la grève des pompiers dans 43 des 47 aéroports du pays menace 488 vols et 5401 passagers d’ici dimanche prochain. Le gouvernement assure avoir pris des « mesures d’anticipation », notamment en accélérant les retours d’élèves et en demandant aux tour-opérateurs d’écourter les séjours dans les îles concernées.

Lire aussi : Les négociations rompues, la Fraap promet  un « mardi noir »

Le préavis de grève illimité déposé par la Fraap, qui arrive à terme dans la nuit de lundi à mardi, concerne « tous les services administratifs et établissements publics administratifs du Pays ». Si Jean-Paul Urima insiste sur ce caractère « général » du mouvement, ses répercussions devraient surtout, comme en décembre, se faire sentir dans deux directions. À l’Équipement, où se concentrent beaucoup d’agents de catégorie D, et dont les services sont particulièrement cruciaux en cette saison des pluies et des inondations. Et bien sûr à la Direction de l’aviation civile. Les pompiers d’aérodromes ont voté, lors des dernières élections, à l’unanimité pour le syndicat de Gérard Barff affilié à la Fraap, et restent le principal levier de pression de la Fédération.

Comme en décembre, donc 43 des 47 aéroports du Pays (tous à l’exception de Tahiti-Faa’a, Raiatea, Rangiroa et Bora Bora, plateformes gérées par ADT et pas par le Pays) devraient être perturbés dès mardi matin. Voire même « paralysés » comme le dit depuis plusieurs jours la Fraap. Au total, ce sont 488 vols transportant 5401 passagers qui sont en jeu pendant la première semaine de conflit (du 14 au 19 janvier) d’après des estimations du gouvernement. Dans sa « mise au point » en direct samedi après-midi après l’échec du dernier round de négociation et quelques heures avant son départ vers Paris, Moetai Brotherson a appelé une nouvelle fois les fonctionnaires à ne pas entrer en grève pour de « mauvaises raisons », mais a surtout assuré que le Pays s’était d’ores et déjà organisé face à cette menace.

Vols scolaires avancées, séjours touristiques écourtés

Sur les rapatriements d’élèves, d’abord. Lors de la dernière grève, des centaines d’interne des collèges et lycées étaient empêchés de prendre l’avion pour aller passer les fêtes en famille. Ces temps-ci, ils font le trajet inverse. « Le programme des vols scolaires a été ajusté, permettant le rapatriement anticipé de 55 % des élèves concernés avant le début de la grève, assure l’exécutif. Les efforts se poursuivent pour coordonner les solutions restantes avec les services éducatifs ».

Le Pays dit aussi avoir pris contact avec les agences de voyage et tour-opérateurs pour « anticiper les départs des visiteurs internationaux ». « Les visiteurs souhaitant modifier leur voyage ont ainsi pu le faire
jusqu’au vendredi 10 janvier 2025, précise la présidence. Une assistance est en cours de mise en place, en coopération avec la Direction des Opérations Locales de Tahiti Tourisme ainsi que les comités de tourisme  agréés, pour informer et soutenir les visiteurs dans les îles concernées ». Une ligne d’urgence a même été mise en place, au 40 47 21 05, en plus du service du tourisme (40 47 62 00, Hebergement.sdt@administration.gov.pf) qui doit accompagner les professionnels.

Evasans et service minimum

Lors des derniers mouvements dans l’aérien, des navettes maritimes avaient aussi été mises en place à l’initiative des communes et le gouvernement veut les y aider. Par exemple pour « garantir la liaison entre certains atolls et Rangiroa, qui reste épargnée par les impacts de la grève ». Ces navettes avaient notamment permis d’évacuer des touristes et résidents bloqués à Fakarava et qui nécessitaient un départ urgent vers Tahiti. S’ajoute un service minimum de vols commerciaux qui est « en cours d’étude » pour « maintenir une connectivité minimale ». Un service prévu par l’accord signé en 2016 par le syndicat des pompiers et dont le gouvernement a plusieurs fois expliqué qu’il était « trop complexe à mettre en œuvre » et devrait à terme être « rediscuté ».

Enfin, si les pompiers grévistes ont quoiqu’il arrive l’obligation d’encadrer les arrivées et départs des vols d’évacuation sanitaire, le gouvernement assure qu’il « mettra en place les moyens pour répondre au mieux aux besoins » exprimés du côté du Samu, qui détermine quels actes et pathologies imposent ce genre de déplacements.

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