Ce mardi le tribunal devait statuer sur une affaire d’ « atteinte sexuelle sur mineure de 15 ans ». datant de 2014. À l’époque, la jeune fille de 14 ans avait affirmé être amoureuse de son ex beau-père de 33 ans. Aujourd’hui, elle est revenue sur ses affirmations, qui lui auraient été imposées par la menace, et accuse l’homme de l’avoir violée depuis ses 9 ans. Une nouvelle enquête et peut-être un nouveau procès sont attendus.
Tout a démarré par l’interception, par la mère de la victime, d’un message émanant de son ex. Vu la teneur du message, la mère demande des explications à sa fille qui lui avoue avoir eu des rapports sexuels avec son ex beau-père et éprouvé des sentiments pour lui. Un examen gynécologique confirme les déclarations de la jeune fille. Auditionnée par les gendarmes, elle déclare qu’elle était tombée amoureuse de cet homme, précisant que leur première relation sexuelle datait de décembre 2014. Mais, disait-elle, « Je ne veux pas faire ma vie avec lui, c’est juste une expérience. »
« Quand j’avais neuf ans, il a commencé à me toucher »
L’intéressé (absent ce matin) avait reconnu l’infraction, déclarant : « Je sais que notre amour est impossible. J’ai coupé les ponts. ». Une expertise psychologique avait dressé le portrait d’un individu « immature sur le plan psychoaffectif et il est probable qu’il a effectué un transfert de son ex compagne sur sa fille », avec un faible risque de récidive. À entendre les dépositions des uns et des autres, on pouvait imaginer une histoire relativement « classique » d’un amour impossible, comme on en voit dans les films ou les romans. Ce matin, le narratif soigneusement construit a volé en éclats.
« J’ai menti », déclare d’emblée la jeune femme appelée à la barre et désormais âgée de 19 ans. « Quand j’avais neuf ans, il a commencé à me toucher. Je dormais entre lui et ma maman. Il a commencé à me toucher les seins et après en bas. » Coup de froid dans l’assistance et stupeur de la mère présente dans la salle. « Un soir maman est partie à un anniversaire et il est venu dans ma chambre. Il a fermé la porte, éteint la lumière, écarté mes jambes, m’a touché et a commencé à venir…J’étais terrifiée et je n’ai rien dit. » Au juge qui tente de bien comprendre : « Il m’a pénétré avec le sexe et j’ai saigné. »
« Il me menaçait pour pas que je dise la vérité. »
« Vous vous rendez compte que vos déclarations contredisent celles que vous avez faites aux gendarmes ? » l’avertit le juge. « Il me menaçait pour pas que je dise la vérité. Il menaçait de tuer mon copain et je devais dire que j’étais amoureuse de lui ! C’est pour cela que j’ai menti aux gendarmes. » Le juge, prudent : « Du temps a passé, vous n’auriez pas inventé cette histoire. C’est grave ce que vous dites ! » « C’est vrai », maintient la jeune femme.
Revenant à la charge, le juge insiste. «Ce que vous venez de dire va entraîner l’ouverture d’une enquête, d’une expertise et vous allez être confrontée à ce monsieur. Êtes-vous prête ?». «Oui !» Compte tenu de ces faits nouveaux, le procureur de la République va saisir un juge d’instruction afin qu’une nouvelle enquête soit diligentée rapidement et qu’un procès, s’il y a lieu, en découle.