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5 nouveaux cas de lèpre en 2019 au fenua

©Tahiti Heritage

La Journée mondiale des lépreux qui se tiendra samedi 25 janvier est l’occasion de venir en aide aux malades, mais aussi de faire le point sur la maladie en Polynésie. En 2019, fait très rare, deux enfants de 4 et 6 ans ont contracté la maladie ainsi que 3 autres personnes. Les explications du Dr Lam Nguyen.

 « Tous les ans il y a des nouveaux cas, alors qu’on espérait que cette ancienne endémie allait disparaitre, elle persiste (…) à notre étonnement d’ailleurs, parce que les experts de l’Organisation mondiale de la santé prédisaient que (…) la lèpre devait disparaître d’elle-même. Ce n’est pas le cas », dit le Dr Ngoc Lam Nguyen, responsable du centre des maladies infectieuses et tropicales. La Polynésie compte 11 patients, et 5 nouveaux cas sont apparus en 2019, dont deux enfants de 4 et 6 ans.

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« Il faut se rappeler que c’est une maladie bactérienne, comme les angines, les infections pulmonaires, qui se transmettent de personne à personne. Et ça se transmet surtout par la voie aérienne, c’est-à-dire que quelqu’un qui a une forme de lèpre contagieuse, lorsqu’elle éternue ou qu’elle tousse, envoie des aérosols de bactéries dans l’air et son entourage proche respire cet air chargé de bactéries, et à la longue il finissent par attraper l’infection, et parmi ceux qui attrapent l’infection il y en a une petite partie qui va développer la maladie. »

On peut parfaitement guérir de la lèpre, insiste le Dr Lam Nguyen, grâce notamment à une combinaison d’antibiotiques. La durée du traitement varie de six mois à deux ans. « Et plus on détecte tôt, plus on guérit sans séquelles, » rappelle-t-il, avant que les extrémités (doigts, orteils) ou les yeux ne soient touchés.

Les patients atteints de la lèpre sont pris en charge à 100% par la CPS, mais l’Ordre de Malte intervient notamment pour le transport : « J’ai des patients qui vivent dans les districts un peu éloignés, et même pour payer le truck pour venir en consultation, ce n’est pas toujours évident. On peut aussi passer par l’Ordre de Malte pour les lunettes, qui ne sont pas bien remboursées. Pareil pour les chaussures adaptées, parce que la CPS paye des chaussures, mais ce sont des modèles métropolitains donc fermés. Et il y a aussi des crèmes et des vitamines dont les patients ont besoin et qui ne sont pas remboursés. »

Une quête le 25 janvier pour financer aide alimentaire, transport, lunettes ou chaussures

Florent Roy, délégué de l’Ordre de Malte en Polynésie française, souligne que la contamination se faisant souvent dans le milieu familial, « les gens savent déceler les symptômes  et vont consulter le Dr Lam rapidement. »  L’Ordre de Malte fait chaque année une quête  pour venir en aide aux lépreux dans le monde entier. C’est ainsi que sont formés des spécialistes de chirurgie réparatrice, par exemple. Depuis trois ans en Polynésie, la quête sert également à financer de l’aide alimentaire et des cartes de transport prépayées pour les malades et anciens malades polynésiens.

Le quêteurs seront donc présents samedi 25 janvier devant les magasins U (Vénustar Mahina, Pirae, Toa et U Faa’a, U Weekend et U Tamanu). Le lendemain à 7 heures, une messe sera célébrée par le père Joël Aumeran à St Lazare Orofara. Elle sera suivie d’un petit déjeuner offert par l’Ordre de Malte et partagé avec les anciens malades et paroissiens.