Radio1 Tahiti

50 000 téléchargements et beaucoup de projets pour l’application Reo


L’outil de traduction tahitien – français vient d’ajouter l’anglais à sa base de données. Le Pays veut continuer le développement de cette plateforme qui vise à faire rayonner les langues polynésiennes, mais aussi à « reconnecter » les jeunes du fenua avec les langues du pays.

17 144 termes recensés et déjà 50 000 téléchargements. Un « beau succès » pour cette application de traduction lancée en 2017, deux ans après le lexique tahitien – français. « Nous ne nous attendions pas à autant d’intérêt », assure Heremoana Maamaatuaiahutapu, pour qui ce genre d’outil numérique « conditionne la survie des langues à moyen terme et permet leur intégration dans l’époque ». Le ministre de la Culture a rappelé ce matin, lors d’une conférence de presse, que Reo, outil développé grâce à la base lexicale de l’Académie tahitienne, additionné des néologismes, et de propositions de mots et d’expressions venus de l’extérieur, avait désormais intégré l’anglais à sa base de données. L’objectif est bien sûr d’assurer le rayonnement de langue tahitienne à l’international. Mais « l’enjeu majeur » reste de toucher davantage de monde à l’intérieur du fenua. Pour Yan Peirsegaele, le chef du service de la Traduction et de l’interprétariat du Pays, chaque évolution de la plateforme peut aider à « resserrer le lien » entre les jeunes Polynésiens et la langue tahitienne.

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Le Pays a compté, ces derniers mois, plus de 8 000 utilisateurs réguliers de l’application Reo auxquels s’ajoutent les utilisateurs de la plateforme web disponible à l’adresse reo.pf. Des Polynésiens du fenua ou de métropole, pour beaucoup. « Mais on a aussi identifié beaucoup d’utilisateurs à Hawaii, en Nouvelle-Zélande, de même qu’aux États-Unis, au Japon ou au Mexique », reprend Yan Peirsegaele. Aucun doute : la diffusion de la culture polynésienne – et notamment du ‘ori tahiti – accompagne celle de la langue, explique-t-il.

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À noter que le gouvernement travaille sur de nouvelles possibilités pour cette plateforme : des modélisations vocales des mots pour éviter les erreurs de prononciations, des fonctionnalités de partage, mais aussi pourquoi pas l’intégration d’autres langues polynésiennes comme le Marquisien ou le Paumotu. « Ce sont des gros chantiers, qui demandent du temps, de l’énergie, et, le nerf de la guerre, de l’argent », indique le chef du service de la Traduction.