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50 ans de l’Académie tahitienne : les portes grandes ouvertes sur l’avenir

Flora Devatine, présidente de l’académie tahitienne, Fare Vana’a. ©MB/Radio1

L’Académie tahitienne fête les cinquante ans de sa création ce vendredi 25 novembre, sur le thème de la transmission, un sujet au cœur de son activité. Cette année les académiciens ont publié des ouvrages en leur nom, une première pour la plupart, selon la présidente, Flora Devatine. 

L’Académie tahitienne célèbre son jubilé cette semaine au travers de plusieurs manifestations, sur le thème de la transmission. La présidente de l’Académie, Flora Aurima Devatine, espère qu’à cette occasion la population répondra à l’invitation. Depuis le 21 novembre et jusqu’au 4 décembre, une exposition d’œuvres de l’artiste Nilo met à l’honneur 45 personnes, dont 20 sont les membres fondateurs de l’institution : leurs portraits s’affichent tout du long de l’avenue Pouvanaa a Oopa. Mais le grand moment, ce sera le vendredi 25 novembre, journée portes ouvertes au cours de laquelle plusieurs établissements scolaires participeront à une cérémonie de célébration. Chants et orero des étudiants mais aussi d’adultes rythmeront la matinée.

Conservation, promotion et modernisation de la langue tahitienne

En 1972 était créée l’Académie tahitienne, Fare Vana’a, avant que ne soient nommés les premiers académiciens. L’institution a été chargée, depuis, de la conservation et de la promotion de la langue tahitienne. Elle a publié un dictionnaire tahitien-français et élabore toujours le dictionnaire français-tahitien qui en est aux lettres O et P, mais aussi des ouvrages dédiés à l’enseignement de la langue, destinés pour certains aux maîtres et pour d’autres aux élèves. Comme l’explique sa présidente Flora Devatine, « un dialecte ne devient une langue que s’il y a une étude possible de la langue, donc une grammaire qui soit publiée », d’où l’importance des publications officielles de l’Académie. C’est ce qui a permis par la suite de développer son enseignement et d’arriver aujourd’hui à la formation de professeurs à l’Université de Polynésie française où une licence et un master en langues polynésiennes y sont en partie dédiés. Ce sont également les médias et différents services du Pays, raconte t-elle, qui ont participé à sa diffusion et qui étaient demandeurs d’ouvrages de référence, ce qui a conduit à la publication de plusieurs lexiques thématiques. Un travail « qui prend du temps » selon l’académicienne, et qui n’est « pas définitif » puisque lorsque l’institution prend une décision, elle reste attentive aux usages qui sont faits par la population, surtout pour des mots qu’elle crée pour désigner des objets ou des concepts modernes.

Les Vana’a, académiciens,  publient en leurs noms pour la première fois 

Flora Devatine est reconnue pour son œuvre littéraire qui a donné une place à part entière au tahitien dans la littérature du Pacifique, et cette année les membres de l’académie publient pour la plupart un ou plusieurs ouvrages en leur nom propre, une première selon elle. Ils sont disponibles en édition limitée, au sein de l’Académie pour l’instant, et ont été édités à destination des lycéens, qui en ont besoin dans le cadre de leur cursus. Pour la présidente du Fare Vana’a, la cause de la langue tahitienne n’est plus à justifier, « ça fait ce que je suis au fond de moi, comment je suis et comment je pense ». Encore faudra t-il transmettre tout ce que véhicule la langue par sa richesse. Et cela dépend aussi pour elle de la capacité à s’adapter à la modernité.

 

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