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59 jeunes débutent leur Service national universel

C’est la deuxième session au fenua de ce SNU, programme d’État qui déjà vu passé l’an dernier plus de 30 000 jeunes en métropole. Les participants polynésiens, qui ont débuté un stage de cohésion de deux semaines ce matin, ont entre 15 et 17 ans, se sont portés volontaires et devraient par la suite mener une mission d’intérêt général, voire un volontariat de plus de trois mois.

Levée des drapeaux, chants, et discours de motivation. Ça n’est que la deuxième fois qu’une session du service national universel est lancée au fenua, mais cette cérémonie, qui s’est tenue ce matin en présence de nombreux invités institutionnels, pourrait devenir une routine, dans la cour du lycée hôtelier de Punaauia. C’est là que les 59 volontaires retenus pour cette nouvelle session de SNU logeront pour leur séjour de cohésion de deux semaines. Une période ponctuée d’ateliers, des visites et de rencontres, toutes sur le thème de la citoyenneté, que ce soit au contact d’associations, de militaires, de forces de l’ordre, de pompiers, d’acteurs de l’environnement, du patrimoine ou de la solidarité.

Les stagiaires participeront aussi, avec le Haut-commissaire, à une distribution de repas aux sans domicile fixe, ainsi qu’aux festivités du 14 juillet. Objectif : transmettre et « faire vivre » les valeurs républicaines, renforcer la cohésion dans ce groupe aux origines géographiques et sociales diverses, « développer la culture de l’engagement, et pourquoi pas proposer des voies d’insertion professionnelle. Ce sont d’ailleurs souvent des enseignants, conseillers d’orientation ou travailleurs sociaux qui ont fait passer le message à ces jeunes de l’existence du SNU, ouvert à tous les Français de 15 à 17 ans.

« Un projet d’émancipation et de responsabilisation des jeunes »

Si certains codes – l’uniforme, les cérémonies au drapeau tous les matins… – peuvent donner des aspects militaires au programme, dans lequel les armées font partie des intervenants incontournables, c’est bien le vice-rectorat qui est en charge du séjour de cohésion, en partenariat cette année avec la Fédération des œuvres laïques (FOL). Les ministères polynésiens des Sports, de la Jeunesse, de l’Éducation et des Solidarités sont aussi de la partie. Dans ce programme lancé en 2019 par l’État – et que Paris avait un temps songé à rendre obligatoire avant de se raviser devant le défi logistique, budgétaire, et devant les critiques nombreuses du projet – le Pays a vu un « véritable projet d’émancipation et de responsabilisation des jeunes ».

Après le séjour de cohésion, les 59 volontaires retenus devront effectuer une « mission d’intérêt général » de 10 à 15 jours, perlés ou d’affilés, auprès d’une structure culturelle, sanitaire ou patrimoniale. Une phase qui doit « accompagner les jeunes dans la construction de leur projet personnel et professionnel et dans le développement de leur engagement ». Suivra, pour ceux qui le souhaitent, un engagement volontaire d’au moins trois mois, réalisé entre 16 et 25 ans, au travers des programmes de volontariats existants.

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C’est l’idée mise sur la table par la secrétaire d’État Sarah El Haïry pour doper l’attractivité du SNU, qui a encore du mal à convaincre. Alors qu’il était censé être généralisé en métropole dès 2020, et donc accueillir 800 000 élèves par an, il n’en a accueilli « que » 32 000 l’année passée, toujours sur la base du volontariat. La membre du gouvernement central a aussi expliqué qu’à partir de mars 2024, ce SNU pourrait se tenir sur le temps scolaire, dans les lycées volontaires. « Ce séjour ne coûtera rien aux établissements, ni aux parents. Cette nouvelle modalité coexistera avec les séjours de cohésion choisis à titre individuel par les jeunes pendant leurs vacances », a-t-elle détaillé dans les colonnes du Figaro courant juin. Une idée d’ores et déjà dénoncée par les syndicats de l’Education dénonçant une nouvelle baisse du nombre d’heures d’apprentissage au bénéfice d’un « simulacre de séjour militaire ». Le gouvernement central n’exclut toujours pas de rendre ce SNU obligatoire, malgré des rapports très pessimistes sur le coût du projet et les difficultés matérielles qu’il implique. La Polynésie ne serait quoiqu’il arrive concerné qu’après accord du Pays.