Plus d’un an après le début de la crise sanitaire, le Covid-19 n’a pas fini de livrer tous ses secrets, et les chercheurs continuent de travailler pour tenter de comprendre au mieux les différents facteurs permettant les rebonds de la circulation épidémique. Parmi les facteurs étudiés : la météo. Invité vendredi d’Europe 1, Alix Roumagnac, PDG du site de veille hydrométéorologique Predict Services, a résumé l’état actuel des connaissances sur le sujet. « C’est une pandémie complexe. La météo est un des paramètres à intégrer et à analyser », rappelle-t-il notamment.
« Les gouttelettes sont dépendantes des conditions hygrométriques »
En mars, « on a identifié des études qui montraient que la température et l’humidité pouvaient avoir une influence sur la transmission du virus », explique-t-il. « Un des facteurs est que le virus est porté par les petites gouttelettes, les aérosols ». Or, ajoute Alix Roumagnac, « ces gouttelettes sont dépendantes des conditions hygrométriques ».
Par exemple, « quand il fait très froid comme début février dans le Nord, à -8,-10 degrés, elles vont tomber très rapidement au sol ». Et quand il fait chaud comme cet été, avec plus de 15-20 degrés, « elles s’évaporent quand il fait sec, où vont s’agglomérer entre elles et tomber au sol quand il fait humide ».
Quelles sont alors les températures qui favorisent le mieux la transmission ? « Il y a une zone qui semble plus propice autour de 6-7 degrés, où ces gouttelettes semblent rester le plus en suspension », répond l’invité d’Europe 1. Et ces températures ont été observées ces dernières semaines. « C’est peut-être pour cela qu’on a ressenti une augmentation des courbes », estime Alix Roumagnac.
Décrue épidémique avec l’augmentation des températures
A l’inverse, l’été dernier, avec ses chaudes températures, a été marqué par une décrue de l’épidémie, avant une reprise à l’automne. « La tempête Alex a fait descendre de l’air froid d’Islande et a mis la France dans les conditions les plus propices, particulièrement le Massif central et le nord des Alpes. Et quelques jours après on a eu le redémarrage de cette deuxième vague », explique le spécialiste.
Sur Europe 1, Alix Roumagnac rappelle que la météo n’est qu’un facteur parmi d’autres et que les gestes barrières et les mesures comme le couvre-feu sont indispensables. « L’effet des mesures est très important. La deuxième décade de janvier était très propice à la transmission (…) et je pense que si on n’avait pas eu ces mesures, on aurait eu une troisième vague. »