Les modalités de mise en œuvre au fenua du PGE (Prêt garanti par l’État) à taux bonifiés sont désormais arrêtées. 2 500 entreprises locales sont susceptibles d’en bénéficier pour soulager leur trésorerie.
Le directeur de l’IEOM, Claude Periou, et les directeurs des trois grandes banques de la place ont présenté hier le dispositif de prêts garantis par l’Etat, saluant sa « bonne complémentarité » avec les reports fiscaux accordés par le Pays et avec les reports de crédits.
C’est un dispositif national qui s’applique également dans les outre-mer. Soixante milliards, soit 10% du produit intérieur brut de la Polynésie, peuvent ainsi être distribués par les banques locales et garantis par la Banque publique d’investissement, la BPI, afin de soulager la trésorerie des entreprises, artisans, commerçants, exploitants agricoles professions libérales et micro-entrepreneurs. Attention, le dispositif du PGE ne s’applique pas aux SCI (sociétés civiles immobilières) ni aux entreprises en liquidation ou redressement judiciaire. En Polynésie, 2 000 à 2 500 entités devraient pouvoir en bénéficier, selon Claude Périou, le directeur de l’IEOM :
La garantie de l’État peut porter sur 90% du montant emprunté, les 10% restants étant garantis par la banque locale elle-même. Les banques de la place ne demanderont aucune garantie supplémentaire : « on connaît déjà nos entreprises ».
Le montant d’un prêt garanti par l’État peut aller jusqu’à 25% du dernier chiffre d’affaires annuel. Ces prêts sont à négocier directement par les entreprises avec leur banque. Il n’y aura aucun frais de dossier, et aucun remboursement ne sera exigé la première année. L’entreprise pourra ensuite choisir, selon sa situation et ses perspectives, la durée d’amortissement de son prêt sur une durée maximale de 5 ans. Le taux d’intérêt sera fixe, de 1% la première année, puis variable les années suivantes, mais ce taux variable est partiellement indexé sur le taux Euribor à trois mois qui est actuellement négatif.
La procédure est un peu technique, mais les établissements bancaires proposeront tous les mêmes conditions. Elles vont aider leurs clients à s’y retrouver, car ils devront s’enregistrer sur le site de la BPI après l’obtention d’un numéro SIREN « dérogé » auprès de la Banque de France.
Le secteur de l’hôtellerie, notamment, devrait être l’un des premiers bénéficiaires de ce dispositif, comme le rappelle Claude Periou.
Enfin, en cas de refus, les entreprises pourront se tourner vers le service de médiation de l’IEOM, rappelle son directeur.
Et l’investissement ?
Soulager la trésorerie est une chose, mais alors que selon les trois grandes banques polynésiennes plus de 6 000 crédits ont été reportés – soit 30 milliards de Fcfp, répartis à 60-65% sur les entreprises et 35-40% sur les particuliers – qu’en est-il de l’investissement pour préparer la suite ? « Ceux qui avaient déjà obtenu leur accord de crédit révisent, certains ont différé, et certains sont déjà engagés, ils vont, entre guillemets « profiter » de cette période pour mettre en œuvre l’investissement en se disant qu’à x mois on sera revenu à une économie normale » dit Matahi Brothers. « Faire des aménagements dans un hôtel, ça a démarré déjà, il n’y a pas de clients, c’est le moment de le faire. » « On continuera à examiner tous les dossiers qui se présenteront à nous, avec forcément une analyse et un regard sur l’avenir, mais il ne s’agit pas, mais il ne faut surtout pas qu’on ferme tout, parce qu’on va se priver des opportunités de rebondir » |