Un couple était jugé ce mardi en correctionnelle, après la découverte par les gendarmes de 92 pieds de paka et de matériel de culture sous serre, dans leur logement à Taiarapu. Ils ont assuré qu’il s’agissait d’une culture de chanvre CBD, dédiée à la consommation personnelle de madame, pour apaiser ses douleurs articulaires. Ce que n’a jamais pu confirmer l’enquête, tous les plants ayant rapidement été détruits.
En mai 2023, les gendarmes, alertés par une forte odeur, découvraient 92 pieds de paka dans un logement loué par un couple à Taiarapu. L’herbe poussait sous une serre attenante, bien aidée par un arsenal de luminaires spécialisés. La femme, qui se présente comme une « fille d’agriculteur » pour expliquer sa main verte, avait atteint cette production en trois mois seulement, après avoir démarré avec six graines « rapportées d’Espagne par des amis ». « Une telle quantité, avec un tel matériel, c’est généralement dédié à la revente », fait remarquer le procureur.
Pour la défense, il s’agit simplement de chanvre à usage thérapeutique, contenant du CBD mais dépourvu de THC. Ce que n’a jamais pu confirmer l’enquête, tous les plants ayant rapidement été détruits par les forces de l’ordre. Une culture dédiée à la consommation personnelle, plaident les mis en cause, dont un, le compagnon, assure qu’il était « absolument contre ». Sa compagne explique aux juges avoir lancé la production pour soulager des douleurs articulaires qu’aucun antalgique conventionnel ne parvient à apaiser, certificat médical à l’appui. Ses plants lui permettent de faire du thé ou de l’huile. « Je lui massais les jambes avec, c’est dur pour elle », raconte son compagnon.
En attendant l’application de la nouvelle règlementation relative à l’ouverture de la filière CBD, qui permettra aux Polynésiens d’avoir accès à certain médicaments au CBD et à quelques agriculteurs de produire localement, le couple s’est vu condamner à trois mois de prison avec sursis.