HIGH TECHINTERNATIONAL Couper les vivres des sites de téléchargement illégal, une bonne idée ? La rédaction 2014-05-12 12 Mai 2014 La rédaction Pour régler le problème du téléchargement illégal, l'Hadopi propose de couper les vivres aux sites spécialisés. © MaxPPP Pour régler le problème du téléchargement illégal, l’Hadopi propose de couper les vivres aux sites spécialisés. © MaxPPP LE POINT DE VUE – Hadopi veut demander aux annonceurs et aux établissements financiers de ne plus travailler avec les sites illégaux. L’INFO. Couper le mal à la racine : c’est la nouvelle solution proposée par l’Hadopi pour régler le problème du téléchargement illégal. Dans un rapport rendu lundi à la ministre de la Culture, Aurélie Filipetti, l’autorité indépendante chargée de la lutte contre le “piratage” invite notammentles régies publicitaires et les établissements financiers qui travaillent sur Internet à signer une charte de bon comportement. Le but : faire en sorte qu’ils ne travaillent plus aec les sites identifiés comme spécialisés dans le téléchargement illégal. La solution peut-elle être effiace ? Europe1.fr a posé la question à Marc Rees, le rédacteur en chef du site spécialisé dans les nouvelles technologies et l’informatique Next Impact. Europe1 : Quelle est la philosophie de la charte ? Marc Rees : L’idée est de lutter contre la contrefaçon commerciale, c’est à dire les sites où on peut regarder des films ou les télécharger sans en avoir le droit. Ces sites sont financés par la publicité. Et qui dit financement par la publicité, dit présence d’établissements financiers, comme les banques, puisqu’il faut bien que l’argent circule des poches des uns vers les poches des autres. Ces différents acteurs ont déjà signé des chartes qui disent qu’ils ne faut pas qu’ils utilisent leurs services pour financer la cyber-criminalité ou la pédopornographie. Le rapport veut élargir ce principe à la protection du droit d’auteur et aider ces acteurs à faire le ménage en établissant une liste noire des sites de téléchargement qui sera soumise à ces acteurs. © MAXPPP E1 : Les signataires seront-ils obligés de respecter la charte ? M.R. : Ce sera une simple invitation, il n’y aura pas de mesure coercitive. Est-ce que certaines régies, plus ou moins scrupuleuse accepteront de se couper de flux financiers, je ne sais pas. Des chartes sur Internet, on en a vu un certain nombre depuis une quinzaine d’années. A chaque fois, c’est séduisant, mais pour passer du papier à la réalité, il y a parfois un pont très difficile à traverser. On sait déjà que malgré l’Hadopi, la question du téléchargement illégal n’a toujours pas été réglée. E1 : Et si la formule fonctionnait ? M.R. : D’expérience, on sait que dès lors que des verrouillages sont mis en place sur les réseaux, il est très simple de les contourner. Ca a toujours été fait et ce sera toujours le cas, le partage est dans l’ADN des réseaux. Je mets ma main à couper que ce sera encore une fois vérifié. Si le système fonctionnait et que la contrefaçon commerciale disparaissait, les internautes créeraient des sites qui ne seraient pas financés par la pub et où il n’y aura aucun lien d’argent. On pourra aussi trouver des moutons noirs qui trouveront des pays où la législation est plus souple. Ils iront voir d’autres pays où il y a une brèche et, un peu comme en matière de paradis fiscal, l’exploiteront à fond. Source : Europe 1 Cliquez pour partager sur Facebook(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur Twitter(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur LinkedIn(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquer pour imprimer(ouvre dans une nouvelle fenêtre)