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Une dette de 74,5 millions d’euros pour l’UMP

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LE CHIFFRE – L’audit financier commandé par la nouvelle direction de l’UMP a été dévoilé mardi.

Le chiffre. 74,5 millions d’euros. C’est la dette exacte de l’UMP à la date du 30 juin 2014. Ce chiffre a été établi par le cabinet Advolis, chargé par le triumvirat François Fillon, Alain Juppé, et Jean-Pierre Raffarin de réaliser un audit sur les finances de l’UMP. La moitié de cette dette (39,1 millions d’euros) provient de l’emprunt contracté pour l’achat du siège du parti, rue de Vaugirard, dans le 15e arrondissement de Paris. Mais le parti reste solvable, affichant une trésorerie positive de 8,4 millions d’euros à la fin juin.

Pas de cession du siège. L’UMP, qui dit avoir entrepris des économies cette année, espère ramener sa dette à 55 millions d’euros d’ici 2017. Le parti devra pour cela s’imposer une cure d’austérité sous le patronage du nouveau président de l’UMP élu à l’automne. Pour ramener la dette à 55 millions, l’audit préconise de limiter les dépenses de fonctionnement à 15 millions d’euros par an, soit 20% de moins qu’en 2013, et le coût de « l’animation politique » – meetings et autres – à 19 millions d’euros. En revanche, le cabinet Advolis estime que vendre le siège du parti, situé au 298 rue de Vaugirard, comme certains le suggèrent à l’UMP, « ne serait pas contributive en trésorerie ». « La vente du siège n’est pas d’actualité », a indiqué Alain Juppé, lors d’une conférence de presse organisée à l’issue du bureau politique de l’UMP.

Austérité en vue. Alain Juppé a aussi affirmé que l’UMP pouvait fonctionner jusqu’en 2017 à condition de se conformer à des « exigences fortes ». « L’UMP a t-elle les moyens de fonctionner ? La réponse est oui, à condition de remplir un certain nombre d’exigences, qui vont être fortes », a-t-il affirmé avant d’en donner le détail : la nécessité de « maintenir un niveau de recettes suffisantes », « des économies à faire » sur « les dépenses de fonctionnement », ces dernières économies étant de l’ordre de 20% par rapport au budget 2013. D’ autres efforts budgétaires sont préconisées sur les dépenses « d’animation politique », autrement dit les meetings du parti. Pas évident quand on sait que le parti doit organiser son Congrès à l’automne et une primaire en 2016 pour la présidentielle de 2017…

Jusqu’à 2017 mais après … « Il y a eu une renégociation en 2013 qui a permis d’étaler les paiements de la dette et de suspendre les remboursements en capital », grâce à laquelle le parti a obtenu un « report » à 2017 de ces remboursements, a précisé Alain Juppé. Mais comme l’indique le document présenté aux membres du bureau politique, le parti ne sera pas tiré d’affaires : « La situation impose de bénéficier d’un rééchelonnement post 2017 de ces dettes, sous peine de se trouver dans une impasse financière majeure », note Advolis. Si le parti remplit les objectifs qu’il s’est fixés, « le niveau d’endettement de l’UMP restera élevé à fin 2017 », de l’ordre de 55 millions d’euros, selon les conclusions du cabinet d’audit.

Sujet sensible. Cette cure d’austérité pose la question des avantages dont certains élus auraient bénéficié selon plusieurs médias, qui font état de voyages ou de factures téléphoniques exorbitantes. Alain Juppé y a répondu non par un démenti mais par l’expression d’une « exaspération », selon ses propres mots. « Il y en a assez de ces allégations, de ces accusations, de ces fuites permanentes (…) Ce n’est pas ses finances qui plomberont l’UMP, c’est son incapacité à se rassembler », a-t-il lancé, soulignant que le bureau politique avait réclamé que cessent les fuites dans la presse.

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Source : Europe1

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