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La taupe de WikiLeaks attaque l’armée américaine

© Reuters/US Army

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Le soldat Manning, qui se fait désormais appeler Chelsea, réclame que son trouble de l’identité sexuelle soit pris en charge par l’administration.

Un deuxième procès WikiLeaks aura-t-il lieu ? Bradley Manning, à l’origine de la publication de secrets d’Etat sans précédent et qui s’appelle désormais Chelsea, intente un procès à l’armée américaine. Il veut obtenir un traitement pour son trouble de l’identité sexuelle.

« Empoisonné par sa testostérone ». Le soldat américain transgenre exige d’être soigné. Un traitement qui implique une psychothérapie, une thérapie hormonale ainsi qu’une opération chirurgicale pour changer de sexe, selon les termes de la plainte. « Chaque jour qui passe sans traitement approprié, [Chelsea Manning] voit son anxiété, sa détresse et sa dépression augmenter. Elle a l’impression que son corps est empoisonné par la testostérone », peut-on y lire.

Après son procès pour avoir violé la loi sur l’espionnage, Bradley Manning a rendu public son identité transgenre et a obtenu son changement d’état civil en avril 2014. Désormais Chelsea, l’ex-soldat purge actuellement une peine de 35 ans de prison pour avoir dévoilé des secrets de l’armée américaine, rendus publics par le site WikiLeaks.

La plainte pointe l’armée pour avoir ignoré, de manière répétitive, les demandes de la taupe de WikiLeaks et vise particulièrement Chuck Hagel, secrétaire de la Défense, le général à la tête de la justice martiale ainsi que le colonel qui dirige la prison militaire où est détenu Chelsea Manning.

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Des sous-vêtements pour soigner ses troubles. Plusieurs médecins ont attesté de son trouble de l’identité sexuelle mais, malgré des demandes répétées, l’ancien soldat n’a jamais pu avoir accès à un traitement adéquat. Chuck Hagel a donné son accord pour un traitement « rudimentaire ». Jusqu’à présent, l’armée n’a permis à Manning que de porter des sous-vêtements féminins, mais il lui est interdit de porter les cheveux longs, par exemple, ou de porter des attributs similaires à ceux des détenues. Pourtant, le mois dernier, le département de la Défense a officiellement admis la nécessité d’un « traitement médical pour un prisonnier diagnostiqué » avec un trouble de l’identité sexuelle.

La plainte prévient que les « troubles de l’identité sexuelle s’intensifient avec le temps. Les individus incarcérés, en particulier les transgenres de l’homme vers la femme comme [Manning], risquent de se faire du mal, en particulier de s’infliger une castration si un traitement leur est refusé ». L’Union américaine pour les libertés civiles, une association engagée pour les droits de l’homme qui représente Chelsea Manning dans cette affaire, considère que « traiter un trouble sévère de l’identité sexuel avec des […] soutiens-gorge est comme traiter une blessure par balle avec du sparadrap ».

Le lieutenant-colonel Alayne Conway, la porte-parole de l’armée, a déclaré que l’institution militaire ne commentait pas des litiges en cours.

Source : Europe1

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