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Etats-Unis-Cuba : la fin de la guerre des espions

© Reuters

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Le rapprochement diplomatique entre les ennemis de toujours a aussi permis la libération d’espions américain et cubains.

Mercredi, Barack Obama et Raul Castro ont mis fin à plus de 50 ans de gel diplomatique. Un demi-siècle d’une guerre parfois ouverte, comme lors du débarquement avorté des soldats américains dans la baie des Cochons en 1961, mais souvent discrète, une guerre faite de câbles cryptés et d’espions savamment disséminés dans les administrations des deux pays.

Echange de bons procédés. Ces hommes de l’ombre ont donc pu retrouver la liberté grâce au rapprochement diplomatique entre le régime communiste cubain et son imposant voisin américain. Et pour cause, l’une des conditions de ce rapprochement était la libération de trois agents cubains détenus dans les prisons américaines depuis 2001 contre celle d’un agent américain.

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Le retour au pays des cubains. Aujourd’hui, officiellement du moins, ces « années de l’ombre » semblent être derrière La Havane et Washington. Mercredi, le président cubain Raul Castro a reçu les trois agents cubains libérés par les Etats-Unis dans le cadre de l’échange de prisonniers : Gerardo Hernandez, Ramon Labañino et Antonio Guerrero, arrêtés en 1998 aux Etats-Unis et condamnés en 2001.

Vêtu de son uniforme de général, le président a donné plusieurs accolades chaleureuses aux trois hommes, qui avaient été condamnés à de lourdes peines pour espionnage en 2001 avant d’être relâchés dans le cadre du rapprochement avec Washington.

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« Je suis fier de vous, pour la résistance dont vous avez fait preuve, pour le courage et l’exemple que cela représente pour tous », a déclaré le petit frère et successeur de Fidel Castro devant les caméras. Après plus d’une décennie de captivité, les espions cubains peuvent enfin vivre libres et à visage découvert.

En contrepartie, Washington a donc obtenu le renvoi d’un mystérieux espion américain sur le sol des Etats-Unis, après 20 ans de captivité à La Havane. Un personnage aussi opaque qu’important à en croire Barack Obama, puisque le président américain le qualifie d’agent « le plus important que les Etats-Unis aient jamais eu à Cuba ».

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L’un des plus importants espions américains. Fait exceptionnel, le chef de la Maison Blanche a évoqué l’objet des missions accomplies par ce 007 à l’américaine : « Cet homme, dont le sacrifice n’était connu que de quelques-uns, a fourni à l’Amérique des renseignements qui ont servi pour l’arrestation d’un réseau d’agents cubains comprenant les hommes renvoyés vers Cuba aujourd’hui et d’autres espions aux Etats-Unis ».

Selon la Direction de l’Intelligence Nationale, les renseignements fournis par cet espion auraient « conduit à l’identification et à la condamnation » de deux poids lourds de l’espionnage cubain, Ana Belen Montes, arrêtée en 2001, et Walter Kendall Myers, arrêté en 2009 (ainsi que de son épouse) ».

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La première était parvenue à intégrer l’équipe des analystes chevronnés de la CIA, et le second, accompagné de son épouse, était devenu un membre influent du cabinet du Département d’Etat. Tout deux étaient arrivés à leurs fins grâce au réseau « Wasp », qui infiltrait la communauté des exilés cubains. Le site Foreign Policy parle de Montes et Myers comme des « deux espions les plus dangereux pour le renseignement américain que les Etats-Unis aient connus ».

Une espionne dans une famille d’agents du FBI. Deux personnages difficilement soupçonnables. Ana Montes est membre d’une famille où toute la fratrie travaillait pour le FBI, rapporte le Washington Post. Elle a opéré 17 ans durant pour le gouvernement américain le jour, en tant qu’analyste à la CIA, et pour Fidel Castro la nuit, en tant qu’agent infiltré. En dévoilant des informations confidentielles au gouvernement cubain, elle a donc trahi les Etats-Unis, mai aussi son frère Tito, agent spécial au FBI, son ex-petit ami, Roger Cornetto, spécialiste de Cuba, et sa sœur Lucy, connue au FBI pour avoir démasqué plusieurs espions cubains. Mais pas Ana, qui a échappé à sa vigilance.

Un agent aristo. Walter Myers, lui, est membre d’une grande famille d’aristocrates américains,rapporte le Washingtonian. Une illustre lignée qui compte même dans ses rangs… Alexander Graham Bell, l’inventeur du téléphone, et Alexander Grovesnor, l’éditeur de la célèbre revue National Geographic.

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D’après l’enquête des services de contre-espionnage américains, Myers aurait commencé à travailler pour Cuba dès la fin des années 70. Soit presque 40 ans à faire fuiter des documents classés confidentiels. Lui et sa femme ont seulement été confondus grâce à la radio qu’il utilisait pour transmettre ses messages codés. Ane Montes est aujourd’hui toujours dans la prison pour femmes de Fort Worth, au Texas, où elle côtoie les détenues les plus dangereuses du pays. Walter Myers, lui, est décédé en juillet dernier. Une mort qui sonnait déjà comme un présage de la page qui vient de se tourner.

Source : Europe1

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