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Pourquoi l’adoption internationale décline ?

ZOOM – En France, 1.069 enfants ont été adoptés en 2014. Un chiffre en baisse de 70% ces dix dernières années.

Le chiffre. Est-ce la fin de l’adoption internationale ? Selon les derniers chiffres fournis par le Quai d’Orsay, le nombre d’enfants adoptés à l’étranger par des Français continue à chuter : 1.069 enfants ont été adoptés en 2014. C’est deux fois moins qu’en 2004.

Moins de mineurs adoptables. Une étude de l’Institut national d’études démographiques éclaire sur les raisons de ce déclin. « Ce n’est pas la ‘demande’ des couples ou des individus candidats à l’adoption qui a baissé, mais bien ‘l’offre’ de mineurs adoptables à l’international », souligne en préambule le démographe Jean-François Mignot, auteur de l’étude. Dit autrement : il y a beaucoup de moins d’enfants à adopter qu’il y a 20 ans.

Comment expliquer ce déclin ? L’Ined explique d’abord ce déclin par des facteurs démographiques ou économiques. D’abord, la baisse de la mortalité et la hausse du niveau de vie ont réduit le nombre d’orphelins, note le chercheur. Ensuite, la diffusion de la contraception et de l’IVG ont entraîné une baisse du nombre de grossesses non désirées et d’enfants abandonnés. Enfin, la hausse du niveau de vie a permis l’essor des adoptions nationales dans ces pays où jusqu’ici l’adoption internationale était privilégiée.

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© Reuters

Le démographe Jean-François Mignot prend ainsi l’exemple de la Chine qui a considérablement durci les conditions d’adoption pour les ressortissants étrangers. Ainsi, depuis 2006, l’adoption à l’internationale n’est possible que pour les couples hétérosexuels mariés, détenteurs du bac, ayant un emploi et ne souffrant pas d’obésité pathologique.

L’adoption à l’internationale a aussi considérablement diminué avec la ratification par un nombre croissant d’Etats (plus de 90 pays) de la Convention de La Haye sur la protection des enfants et la coopération en matière d’adoption internationale. Or, selon ce texte, il est préférable, pour leur « intérêt supérieur », que les enfants soient adoptés par des proches de leur famille ou par des nationaux. D’autres pays, comme la Roumanie, la Bulgarie ou le Vietnam n’ont pas signé la Convention de La Haye mais ont mis un moratoire sur les adoptions internationales.

Des adoptés plus âgés. Aujourd’hui, la plupart des enfants proposés à l’adoption internationale sont dits « à besoins spécifiques », c’est-à-dire relativement âgés (ils ont plus de 5 ans) en fratrie, ou handicapés physiques ou mentaux. En France, ces enfants ont représenté 63% de l’ensemble des adoptions internationales en 2014.

Des PMA et GPA en hausse ? Selon l’Ined, ce déclin des adoptions internationales ne sera pas sans conséquence dans les pays d’accueil comme la France : pour le démographe Jean-François Mignon, il faut s’attendre à une augmentation des demandes de procréation médicalement assistée, ainsi que de gestation pour autrui dans les prochaines années.

Source: Europe 1

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