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Crash d’un A400 M : le calvaire d’Airbus se poursuit

Les armées allemande, britannique et turque immobilisent leurs appareils après le crash mortel de samedi. La France ne fera voler que les vols « prioritaires ».

Quatre personnes sont mortes et deux autres ont été grièvement blessés dans le crash d’un Airbus A400 M, qui s’est écrasé samedi lors d’un vol d’entrainement près de Séville, dans le sud de l’Espagne. Au delà du drame, il s’agit d’un coup dur pour l’avionneur basé à Toulouse : c’est le premier accident mortel de ce nouvel avion de transport militaire, destiné à devenir un fleuron du constructeur… mais qui fait pour l’heure office de boulet.

Les armées allemande, turque et britannique ont même décidé d’immobiliser leurs A400 M en attendant que la lumière soit faîte. Côté français, le ministre de la Défense a précisé dimanche que « seuls les vols extrêmement prioritaires en opérations seront autorisés », jusqu’à ce que nous ayons les éléments sur l’accident. Car si les ministres français et espagnol de la Défense ont affiché dimanche leur soutien au groupe Airbus, appelant à « ne pas tirer de conclusions hâtives », il n’en demeure pas moins que ce dernier accumule les problèmes.

Un avion ultra-moderne…  Airbus veut en effet en faire l’avion-cargo militaire de demain, archi-polyvalent, capable de transporter du matériel, des chars et des troupes, (jusqu’à 116 hommes). L’A400M a été conçu pour remplacer le Transall et peut transporter jusqu’à 37 tonnes sur 3 300 kilomètres. L’appareil, conçu en 2003, vole dans l’armée de l’air française depuis quelques mois seulement. Près de 14 ans après sa conception, il n’y a que 12 exemplaires actuellement dans le ciel européen. Et pour cause : très pointu, très complexe, sa construction demande beaucoup de travail. L’appareil aurait même déjà coûté plus de six milliards d’euros de plus que prévu à l’avionneur.

« On a fait cet avion avec un moteur extrêmement récent, qu’il a fallu concevoir spécialement, turbopropulseur, avec des hélices. Il est extrêmement pointu, il a un large domaine du vol. Il peut atteindre son rythme de croisière relativement vite et il peut se poser n’importe où », décrypte pour Europe 1 Gérard Feldzer, spécialiste aéronautique et transports.

… Qui a déjà connu beaucoup de déboires. A ce jour, 174 appareils ont été commandés par les sept pays membres du programme européen qui pilote de l’A400M. L’avion testé samedi devait être livré à la Turquie. Mais si le programme n’est pas remis en cause, les prochaines livraisons prévues devraient accuser de nouveaux délais, le temps de comprendre ce qui s’est passé, et de corriger les éventuels défauts détectés. Un nouveau déboire pour l’appareil. Comme le raconte TF1, l’Allemagne, par exemple, n’a reçu qu’un seul des 53 appareils qu’elle avait commandé, après quatre ans de retard. L’armée de l’air avait relevé plus de 800 anomalies lors d’un premier contrôle. Après le crash, Berlin a décidé d’immobiliser son unique appareil « jusqu’à nouvel ordre ». Tout comme l’armée anglaise, qui laisse cloué ses deux A400 M au sol.

Où en est l’enquête ? Le mastodonte s’est écrasé dans un champ au nord de l’aéroport samedi vers 13heures lors d’un vol d’essai après avoir heurté une ligne à haute tension, en tentant apparemment un atterrissage de fortune. Le crash de samedi a fait quatre morts et deux blessés. Tous travaillaient pour Airbus Defense and Space, a annoncé le constructeur. Les deux boîtes noires de l’avion ont été retrouvées dimanche et remises aux enquêteurs, ont annoncé dimanche les autorités espagnoles.

Source : Europe1

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