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Aller-retour de Valls à Berlin : la polémique en cinq actes

ON RÉCAPITULE – Le Premier ministre s’est rendu samedi à la finale de la Ligue des champions, officiellement pour une réunion sur l’Euro 2016. Mélange des genres ?

3′ CHRONO – Manuel Valls dans la tourmente. Le déplacement du Premier ministre à Berlin, où il a assisté samedi à la finale de la Ligue des champions, suscite la controverse. Officiellement, le locataire de Matignon se rendait dans la capitale allemande pour évoquer l’Euro 2016, qui aura lieu en France. Mais plusieurs membres de l’opposition pointent un mélange des genres. Retour sur une polémique à rebondissements.

• Samedi, Manuel Valls se rend à Berlin « à l’invitation de Michel Platini »

Il avait annoncé qu’il serait à Poitiers pendant les trois jours du congrès du Parti socialiste. Mais samedi soir, Manuel Valls s’offre une petite pause en partant à Berlin assister à la finale de la Ligue des champions entre le FC Barcelone et la Juventus Turin. Un déplacement qu’il a pris soin d’annoncer samedi, en affirmant se rendre en Allemagne « à l’invitation de Michel Platini », le président de l’UEFA. « Nous aurons une rencontre – puisque dans un an nous accueillons l’Euro de football », indique-t-il, « et j’assisterai à un beau match de football ».

A la question de savoir s’il se déplace aux frais de l’Etat, Manuel Valls rétorque : « je suis Premier ministre. Je me déplace avec les moyens que vous connaissez. N’essayez pas de créer de faux débats ». Selon les informations d’Europe 1, le premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis, a essayé de dissuader le locataire de Matignon d’aller à Berlin. Sans succès.

• Dimanche, Valls assume face aux critiques

Dès dimanche matin, plusieurs membres de l’opposition critiquent le déplacement de Manuel Valls. « Il y a une forme d’indécence », estime Thierry Solère, député Les Républicains, sur Europe 1, dénonçant « une faute politique et une faute morale ». Florian Philippot, vice-président du Front national, épingle quant à lui le « petit caprice footballistique de Valls ».

Poursuivant son week-end décidément très sportif, Manuel Valls assiste à la finale de Roland-Garros dimanche. Et depuis la porte d’Auteuil, au micro de BFMTV, il assume. « Il y a toujours des grincheux », balaie-t-il, affirmant être allé à Berlin pour « rencontrer Michel Platini, parler de l’avenir de la Fifa, de l’Euro 2016 ». « Je travaille beaucoup, je m’engage beaucoup. Et puis de temps en temps, il y a aussi un moment de détente », confie le Premier ministre.

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© THOMAS SAMSON/AFP

• Lundi, François Hollande monte au créneau …

La polémique ne retombe pas lundi. Interrogé par la presse en marge du sommet du G7 en Allemagne, François Hollande lui-même monte au créneau pour justifier le déplacement de Manuel Valls. « Le Premier ministre avait une réunion avec l’UEFA », assure le chef de l’Etat. A Matignon, on parle d’un « déplacement à la fois institutionnel et officiel ».

• … alors que l’UEFA n’est pas au courant d’une réunion

La fameuse rencontre entre Manuel Valls et Michel Platini était-elle prévue à l’avance ? Au sein de l’UEFA, on n’en a pas le souvenir… Contacté par le service politique d’Europe 1, un responsable de l’instance européenne du football assure qu’aucune réunion formelle n’était inscrite à l’agenda de l’organisation. Aucun compte-rendu ni aucun communiqué n’a d’ailleurs été publié, alors que c’est l’usage. Des informations confirmées par le Canard enchaîné dans son édition de mercredi.

• Mardi, on apprend que deux de ses enfants étaient du voyage

Nouveau rebondissement mardi lorsque BFMTV révèle que deux des enfants de Manuel Valls l’ont accompagné dans le Falcon qui l’a emmené à Berlin. Une information confirmée par Matignon, où l’on insiste sur le fait que leur présence n’a ajouté « strictement rien » au coût du voyage.

A l’Assemblée nationale, les députés de l’opposition multiplient les allusions au trajet du Premier ministre, sans pour autant l’interroger directement sur le sujet. Manuel Valls finit tout de même par se justifier : « Le sport a un rôle très important grâce aux grands événements internationaux que nous allons accueillir ici en France, et le rôle du chef du gouvernement, c’est de soutenir ces grands rendez-vous pour la France », déclare-t-il. « Pas de polémique, restons sur l’essentiel. »

L’UEFA, de son côté, vole finalement au secours du Premier ministre. Un porte-parole de l’instance affirme que Manuel Valls s’est rendu à Berlin à l’invitation de Michel Platini « pour parler de l’Euro 2016 ». Le président du comité d’organisation de l’Euro, Jacques Lambert, était d’ailleurs présent lors des discussions, assure l’UEFA. Pas sûr que cela suffise à éteindre la polémique.

Source: Europe 1

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