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La commune de Levallois condamnée pour avoir refusé une tribune à l’opposition

Nanterre (AFP) – La commune de Levallois-Perret (Hauts-de-Seine), dirigée par Patrick Balkany (Les Républicains), qui avait refusé la publication d’une tribune de l’opposition dans le magazine municipal qu’elle estimait diffamatoire, a été condamnée à publier un encart judiciaire dans le prochain numéro, a-t-on appris lundi.

La décision a été rendue par le tribunal administratif de Cergy-Pontoise selon la procédure d’urgence de référé. Le litige doit encore être examiné au fond par les juges administratifs.

La tribune, prévue pour être publiée dans le magazine municipal « Info Levallois » de janvier, avait été rédigée par le groupe DVD dirigé par Arnaud de Courson, principal opposant de M. Balkany.

Ses signataires s’étonnaient notamment que la société d’économie mixte d’aménagement de Levallois, Semarelp, dirigée par la première adjointe de la commune et épouse du maire, Isabelle Balkany, ait « renoncé à exiger 15 millions d’euros au Cheikh Al Jaber, pourtant condamné à les verser depuis 2011 ».

Or, notent les élus municipaux d’opposition de la commune située à l’ouest de Paris, cet entrepreneur saoudien « est mis en examen pour des versements à hauteur de 5 millions d’euros ayant permis d’acheter un palais à Marrakech, aujourd’hui saisi par la justice française car ses principaux utilisateurs seraient les époux Balkany ».

Dans leur décision, les juges des référés ont estimé que la tribune n’avait « aucun caractère diffamatoire ». Ils ont dès lors « suspendu le refus opposé par la commune de Levallois à la publication par le groupe d’opposition », et enjoint la commune à la parution d’un encart faisant état de cette suspension.

L’avocat de la commune de Levallois-Perret n’était pas disponible pour commenter la décision, lundi après-midi.

« Patrick Balkany n’est pas au-dessus des lois. Il se croit tout permis. Les lois s’appliquent à Levallois comme partout en France », a pour sa part indiqué Arnaud de Courson.

Une autre querelle judiciaire entre MM. Balkany et de Courson avait déjà tourné à l’avantage du second, le 1er mars, lorsque le tribunal correctionnel de Nanterre avait condamné le maire de Levallois à 3.000 euros d’amende et à verser 1.000 euros de dommages et intérêts à son opposant, pour diffamation.

Patrick Balkany est par ailleurs mis en examen dans différents dossiers, notamment pour déclaration mensongère de patrimoine, fraude fiscale, corruption passive et blanchiment de fraude fiscale.

© AFP THOMAS SAMSONLe maire de Levallois-Perret (Hauts-de-Seine), Patrick Balkany (Les Républicains), lors d’une séance de questions à l’Assemblée nationale le 26 janvier 2016 à Paris

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