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Attentats de Paris: le procureur de Paris rencontre ses homologues à Bruxelles

Bruxelles (AFP) – Le procureur de Paris François Molins rencontre lundi à Bruxelles ses homologues belges pour un point sur l’enquête des attentats de Paris, qui a fait un nouveau pas avec l’identification d’un complice, trois jours après l’arrestation du suspect-clé Salah Abdeslam.

Le président français François Hollande recevra, lui, à 14H30 GMT à l’Elysée les associations représentant les familles de victimes de ces attaques, qui ont fait 130 morts et des centaines de blessés le 13 novembre.

Alors qu’en Belgique les révélations de M. Molins sur les premières auditions de Salah Abdeslam – il devait « se faire exploser au Stade de France » le soir des attentats et a fait « machine arrière » – ont ulcéré l’avocat du Français de 26 ans, le procureur de Paris est arrivé lundi matin à Bruxelles.

De source proche de l’enquête, cette rencontre était « prévue de longue date avec des membres du parquet fédéral belge ». François Molins et le procureur fédéral belge Frédéric Van Leeuw devaient tenir une conférence de presse commune à 15H00 (14H00 GMT).

Après l’arrestation de Salah Abdeslam seul survivant des commandos des attentats du 13 novembre, l’enquête a fait un nouveau pas lundi.

Un des complices des commandos, connu jusqu’à présent sous la fausse identité de Soufiane Kayal et recherché depuis le 4 décembre, a été identifié. Il s’agit d’un certain Najim Laachraoui, né le 18 mai 1991 et parti en Syrie en février 2013, a annoncé le parquet fédéral belge, sans préciser de nationalité.

C’est sous le nom de Soufiane Kayal qu’une maison perquisitionnée le 26 novembre à Auvelais, près de Namur, avait été louée. Cette maison a servi pour préparer les attentats de Paris, qui ont fait 130 morts.

« Des traces ADN de Laachraoui Najim ont été retrouvées dans la maison louée à Auvelais, ainsi que dans l’appartement de la rue Henri Bergé à Schaerbeek (une commune de Bruxelles, ndlr), qui auraient été utilisés par le groupe terroriste », a précisé le parquet.

Il avait également été contrôlé à bord d’une Mercedes le 9 septembre à la frontière austro-hongroise en compagnie de Salah Abdeslam et de Mohamed Belkaïd, un Algérien de 35 ans abattu par la police mardi à Forest, dans le sud-ouest de Bruxelles.

 – Soutien ou coordinateur ? –

Les enquêteurs soupçonnent également Laachraoui et Belkaïd d’avoir été en liaison téléphonique avec certains des kamikazes le soir du 13 novembre. 

Il y a une « forte probabilité » pour que Belkaïd ait été le destinataire du SMS: « On est parti, on commence », envoyé à 21H42 par un des kamikazes du Bataclan à un téléphone localisé en Belgique. Un autre numéro belge a appelé ce soir-là Abdelhamid Abaaoud, l’organisateur présumé des attaques, depuis le même endroit à Bruxelles.

Le 17, les visages de Belkaïd et Laacharaoui avaient alors été captés par les caméras de surveillance dans une agence Western Union, où la fausse carte d’identité du premier a été utilisée pour faire un virement de 750 euros à Hasna Aït Boulahcen, la cousine d’Abaaoud afin qu’elle lui trouve une planque en région parisienne.

MM. Molins et Van Leeuw devraient également évoquer la question du transfèrement à Paris de Salah Abdeslam dans le cadre du mandat d’arrêt européen émis contre lui, qu’Abdeslam et son avocat Sven Mary refusent. 

Cette question doit être examinée dans les quinze jours par une juridiction d’instruction belge, avant de possibles appels ou pourvoi en cassation.

Selon la procédure du mandat d’arrêt européen, une décision définitive doit intervenir dans un délai de 60 jours à compter de l’arrestation, ou 90 jours en cas de recours.

Abdeslam doit comparaître mercredi devant cette même juridiction qui statuera sur son maintien en détention dans le cadre du mandat d’arrêt belge. La justice belge l’a d’ores et déjà inculpé d’assassinats terroristes et de participation aux activités d’un groupe terroriste.

L’avocat de Salah Abdeslam, Me Sven Mary, souhaite que son client reste en Belgique car « il vaut de l’or » pour les enquêteurs belges auxquels il ne refuse pas de répondre. 

Ce dernier apparaît « comme ayant eu un rôle central dans la constitution des commandos du 13 novembre », en participant à l’arrivée de certains jihadistes en Europe, et « dans la préparation logistique des attentats », avait affirmé le procureur français samedi. 

Il a notamment acheté le matériel nécessaire à la confection des ceintures explosives, et loué un appartement « conspiratif » à Alfortville (banlieue parisienne) ainsi que deux véhicules, une Clio noire qui a convoyé les kamikazes du Stade de France et retrouvée dans le 18e arrondissement de Paris et une Polo utilisé par le commando du Bataclan.

Le procureur François Molins en conférence de presse le 19 mars 2016 à Paris. © AFP

© AFP/Archives THOMAS OLIVALe procureur François Molins en conférence de presse le 19 mars 2016 à Paris

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