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Automobile: PSA vise une nette hausse de son activité et de sa rentabilité

Paris (AFP) – Ambitionnant de devenir un « fournisseur de services de mobilité de référence », PSA Peugeot Citroën a annoncé mardi viser une nette hausse de son activité et de sa rentabilité d’ici à 2021, échéance de son nouveau plan stratégique.

Redressé après avoir évité de justesse la faillite il y a deux ans, le premier constructeur automobile français veut atteindre une croissance de son chiffre d’affaires de 10% d’ici à 2018, puis de 15% supplémentaires à l’horizon 2021 à taux de change constant.

Pour ce faire, il a annoncé une « offensive produit et technologique mondiale » passant notamment par le lancement de quatre voitures électriques et sept hybrides (essence-électricité) rechargeables d’ici à 2021, ainsi que d’un pick-up.

« Ce plan va nous a apporter de la croissance et une présence mondiale accrues, il va nous apporter des produits, de la technologie, de nouveaux marchés et de nouvelles activités », a affirmé mardi le président du directoire de PSA, Carlos Tavares, sur Europe 1.

Au total, 34 nouveaux véhicules PSA seront commercialisés dans les cinq ans à venir dans le monde, 26 véhicules particuliers et huit utilitaires, selon l’entreprise qui évoque « un nouveau véhicule, par région, par marque, par an ».

Afin d’élargir son assise géographique, PSA, qui est en train de négocier une implantation industrielle en Algérie après le Maroc, est « à la recherche d’un partenariat pour démarrer en Inde », a confirmé mardi son directeur financier Jean-Baptiste de Chatillon, en ajoutant que le groupe « souhait(e) être industriellement présent en ASEAN » (Asie du Sud-Est).

Le groupe automobile veut en outre revenir « très progressivement » aux Etats-Unis, pays dont il est absent depuis un quart de siècle, via des « services de mobilité » comme l’autopartage plutôt que des ventes de voitures, selon M. de Chatillon.

PSA va d’ailleurs consentir quelque 100 millions d’euros à des investissements « ciblés » dans le capital-risque, reflet de sa volonté de devenir un « fournisseur de services de mobilité de référence », pas seulement aux Etats Unis.

– ‘Activité très soutenue’ promise en France –

Il s’agit d' »intégrer progressivement dans notre +business-model+ des idées qui naissent autour de nous dans un écosystème très riche, autour de la mobilité, des services connectés », selon M. de Chatillon.

Le groupe aux trois marques (Peugeot, Citroën et DS) a aussi dit son ambition d’une « marge opérationnelle courante moyenne de 4% pour la division automobile sur la période 2016-2018 et une cible à 6% en 2021 ».

En 2015, premier exercice bénéficiaire depuis 2010 avec 1,2 milliard d’euros de résultat net, PSA avait réalisé une marge opérationnelle de 5% pour sa division automobile, dépassant largement son précédent objectif de 2% à horizon 2018.

PSA a vendu 2,97 millions de véhicules l’année dernière, dont un tiers produits en France. Mais il reste en deuxième division au niveau mondial, loin des quelque 10 millions de Toyota, General Motors et Volkswagen.

Le plan ne mentionne pas d’objectif de production.

Mardi, M. Tavares est resté peu disert sur une éventuelle alliance avec d’autres entreprises pour atteindre une « taille critique » qui permettrait de partager les coûts, comme le fait Renault avec Nissan.

« Nous verrons dans quelques années », a-t-il dit sur Europe 1, même si nous avons « évidemment l’esprit ouvert à toutes les opportunités ». En attendant, le plan stratégique « permettra à l’entreprise d’être parfaitement autonome et rentable » selon lui.

Alors que le plan prévoit une nouvelle hausse de la productivité et que PSA négocie actuellement un nouvel accord de compétitivité avec ses salariés en France, M. Tavares a refusé mardi sur Europe 1 de s’engager à maintenir tous les sites industriels français à horizon 2021.

« Tout cela dépend du marché européen », a-t-il dit, tout en promettant que le plan se traduirait par « une activité très soutenue » en France.

Le plan stratégique 2016-2021 est baptisé « Push to pass », référence au surcroît de puissance utilisé en compétition pour doubler.

Il succède au plan « Back in the race », remède de cheval pour un groupe qui avait frôlé le dépôt de bilan début 2014 en raison de la crise européenne du secteur et n’avait dû son salut qu’à l’intervention de l’Etat français et du groupe chinois Dongfeng, tous deux entrés au capital à hauteur de quelque 14%.

Le marché a accueilli fraîchement ce plan stratégique. Un peu plus d’une heure après l’ouverture de la Bourse de Paris, le titre Peugeot perdait 3,51% à 14,15 euros dans un marché en recul de 1,77%.

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