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Elections en Espagne le 26 juin, pas de gouvernement avant fin juillet

Madrid (AFP) – Les Espagnols devront retourner aux urnes pour la deuxième fois en six mois, le roi Felipe VI ayant convoqué mardi de nouvelles élections législatives le 26 juin pour surmonter le blocage politique du pays, qui risque de se prolonger jusqu’au coeur de l’été.

Le décret royal dissout le Parlement et ordonne la tenue d’élections, les principaux partis n’ayant pas réussi à s’entendre après les législatives du 20 décembre pour former un gouvernement.

La première session parlementaire de la prochaine législature se tiendra le 19 juillet, a précisé le président du Congrès des députés, Patxi Lopez. S’ouvrira alors une nouvelle période de consultations en vue de la formation d’un cabinet, qui pourrait se prolonger jusqu’au mois d’août.

« C’est la première fois qu’en démocratie, nous n’avons pas su remplir le mandat que les citoyens nous ont confié », a déploré Patxi Lopez devant la presse. 

C’est en effet la première fois que le pays échoue à se doter d’un gouvernement après les décennies de la dictature de Francisco Franco (1939-1975).

« J’espère que nous avons tous appris la leçon », a-t-il ajouté en appelant tous les partis au dialogue. En effet tous les sondages à ce jour prédisent pour le scrutin de juin un résultat équivalent à celui de décembre.

Lors des législatives de décembre, les Espagnols avaient infligé un échec cuisant aux deux grands partis qui alternaient jusque-là au pouvoir et soutenu l’émergence de deux nouveaux.

Le Parti populaire de Mariano Rajoy, au pouvoir depuis 2011, arrivé en tête, n’avait obtenu que 123 sièges contre 186 auparavant. Le Parti socialiste avait enregistré le pire résultat de son histoire avec 90 sièges, contre 110 en 2011.

Les électeurs, traumatisés par l’austérité et la corruption, avaient en revanche appuyé deux nouvelles formations: Podemos (gauche radicale), troisième force politique qui, avec ses alliés, totalisait 65 sièges et Ciudadanos, de centre droit avec 40 sièges.

Mais les partis n’ont pas réussi à trouver un terrain d’entente, en dépit d’une tentative des socialistes de nouer avec Ciudadanos et Podemos une alliance qui chasserait la droite du pouvoir.

– Encore trois mois sans gouvernement –

L’Espagne est donc encore dirigée par le gouvernement sortant du conservateur Mariano Rajoy, qui ne peut qu’expédier les affaires courantes sans entreprendre aucune réforme.

Un blocage peu apprécié par les Espagnols, qui sont plus de six sur dix (61,2%) à considérer que la situation politique de leur pays est « mauvaise ou très mauvaise », selon un sondage publié mardi par le Centre d’enquêtes sociologiques, dépendant du gouvernement.

Selon cette enquête très exhaustive menée auprès de 6.242 adultes, ils sont aussi presque deux tiers (62%) à juger que la situation économique est mauvaise ou très mauvaise.

L’Espagne connait pourtant une forte croissance (3,2% du PIB en 2015) mais le taux de chômage, de 21%, reste le plus élevé de l’Union européenne après celui de la Grèce.

Mariano Rajoy se targue d’avoir sorti son pays de la crise en 2014 mais les prévisions économiques de son gouvernement sont contestées par la Commission européenne. Elle les trouve trop optimistes notamment sur la réduction du déficit public, après un dérapage budgétaire en 2015, un des plus mauvaises performances de la zone euro.

Ceci devrait obliger le prochain gouvernement à de nouveaux arbitrages budgétaires douloureux, après les efforts réalisés pour faire face à la crise, alors que Podemos fait campagne contre l’austérité.

« Nous avons évité le pire », a estimé dimanche Mariano Rajoy dans un entretien au quotidien La Razon, en se félicitant qu’une alliance de gauches ne soit pas parvenue au pouvoir, avant d’évoquer les difficultés du gouvernement de Syriza, allié de Podemos, en Grèce.

Le PP de Mariano Rajoy  pourrait tirer son épingle du jeu si le nouveau scrutin entraîne davantage d’abstention, ses sympathisants étant particulièrement fidèles.

A gauche, la bataille se jouera entre le PSOE et Podemos Ce dernier négocie une alliance électorale avec le petit parti écolo-communiste Izquierda Unida, qui pourrait lui donner l’avantage sur les socialistes.

Le roi d'Espagne Felipe VI, passe devant le premier ministre Mariano Rajoy (d), lors d'une cérémonie au palais royal à Madrid, le 6 janvier 2016. © AFP

© POOL EFE/AFP/Archives ZIPI
Le roi d’Espagne Felipe VI, passe devant le premier ministre Mariano Rajoy (d), lors d’une cérémonie au palais royal à Madrid, le 6 janvier 2016

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