AFPFRANCEINTERNATIONAL Mort d'André Rousselet, fondateur de Canal+ et fidèle de Mitterrand AFP 2016-05-29 29 Mai 2016 AFP Paris (AFP) – André Rousselet, qui aura marqué le paysage audiovisuel français en fondant Canal+, propriétaire du groupe de taxis G7, est mort dimanche après-midi à son domicile parisien, à l’âge de 93 ans. « Il s’est éteint paisiblement chez lui, dans sa 94e année, il était juste fatigué par l’âge », a déclaré à l’AFP l’un de ses fils, Philippe Rousselet. Fondateur de Canal+ en 1984 avec le soutien du président François Mitterrand contre plusieurs poids lourds socialistes, André Rousselet avait été son intime. Il a accompagné la trajectoire du dirigeant socialiste pendant 40 ans avant d’en être l’exécuteur testamentaire. « André Rousselet était un homme de fidélité. Il avait suivi et servi François Mitterrand », dont il fut le directeur de cabinet après son élection à la présidence, a réagi François Hollande dans un communiqué. « Il était un des rares à pouvoir s’enorgueillir de son amitié », a souligné le président, saluant un homme qui « a fait de sa vie une grande aventure ». Le Premier ministre Manuel Valls a, lui, rappelé qu’André Rousselet était le « fondateur d’une nouvelle chaîne libre et impertinente ». Il « était un entrepreneur de gauche, un innovateur hors pair », a-t-il écrit sur Twitter. Pour la direction de Canal+, André Rousselet « a été un défricheur : il a su développer avec succès un concept de télévision totalement novateur ». « Nous lui devons beaucoup. Toutes les équipes de Canal sont profondément émues », a-t-elle souligné dans un communiqué. De fait, « sans l’intelligence de Rousselet, sans sa combativité, son opiniâtreté, Canal+ n’existerait pas », a estimé l’ancien ministre socialiste Jack Lang, saluant « un homme d’une grande fidélité ». André Rousselet « a changé ma vie, la rendant plus belle », a réagi Pierre Lescure, cofondateur de Canal+, sur Twitter. « Nous sommes des dizaines, des centaines qui l’avons rencontré en 1984 et dont il a changé la vie ». « André Rousselet nous a appris la liberté, la responsabilité, et comment se tenir debout, toujours », résume-t-il. – ‘On lui doit tout’ – Le journaliste Michel Denisot a salué en lui un « entrepreneur visionnaire ». « On lui doit tout. Tristesse. Pensées pour sa famille », écrit-il dans un tweet. « Au revoir Président », a lancé le réalisateur Dominique Farrugia, qui avait travaillé dès 1984 dans le montage des bandes-annonces de Canal+ avant de co-fonder le groupe d’humoristes Les Nuls. « André Rousselet est parti. Sans lui, rien n’aurait été possible », a-t-il réagi sur Twitter. Première chaîne de télévision à péage française, Canal+ avait innové par sa grande liberté de ton dans le paysage audiovisuel français. Lancée dans le scepticisme général, elle avait fini par s’imposer après des débuts chaotiques. En 1994, André Rousselet avait abandonné son fauteuil de PDG pour protester contre la prise de contrôle de Canal+ par un pacte d’actionnaires conclu entre Havas, la Compagnie générale des eaux et la Société générale. Il en avait rendu directement responsable Édouard Balladur, alors Premier ministre, publiant à la une du Monde une tribune dont le titre marquera les esprits: « Édouard m’a tuer ». L’ancien président de l’agence de publicité Havas (1982-86) et ancien député FGDS (gauche non communiste) en 1967-1968, s’était également lancé dans la presse écrite, avec un hebdomadaire, Sports Magazine (1976), qui avait vite cessé sa parution, puis un quotidien, InfoMatin (1994), qui avait fermé dès 1996. A 93 ans, André Rousselet avait publié ses mémoires, intitulés ironiquement: « A mi-parcours ». © AFP/Archives PIERRE GUILLAUDAndré Rousselet, fondateur de Canal +, le 12 décembre 1983 à Paris Cliquez pour partager sur Facebook(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur Twitter(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur LinkedIn(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquer pour imprimer(ouvre dans une nouvelle fenêtre)