ACTUS LOCALESSOCIÉTÉ L’Eglise protestante s’attaque au « crime » nucléaire Lucie Rabreaud 2016-08-07 07 Août 2016 Lucie Rabreaud © Lucie Rabréaud L’Église protestante maohi (EPM) a rendu les conclusions de son 132e synode dimanche matin et le nucléaire en est le sujet principal. Pour les dirigeants de l’EPM, l’État français « ne prête aucune attention réelle aux malheurs du peuple ». Les actes « graves et fautifs » de l’État pourraient être qualifiés de « crimes contre l’humanité ». L’Église protestante maohi (EPM) a fait du nucléaire le sujet principal des conclusions de son 132e synode. Sous le titre « la contamination atomique », les dirigeants de l’EPM écrivent leur « extrême inquiétude face à l’attitude de l’État français qui ne prête aucune attention réelle aux malheurs du peuple ». Ils souhaitent que le 2 juillet, date anniversaire du premier tir des essais nucléaires, soit retenu comme date « mémorial » pour que le peuple se souvienne « du destin funeste que lui a réservé l’État français depuis ce jour ». L’Église protestante maohi explique que « l’ensemble des actes graves et fautifs perpétrés par l’État français pourraient être qualifiés de crimes contre l’humanité » et que le conseil supérieur de l’EPM « envisage de poursuivre l’État français devant l’organisation des Nations Unies ». Pour Taaroanui Maraea, le président de l’Église protestante maohi, il s’agit de parler de l’avenir des Polynésiens, car la contamination nucléaire est dans les gènes et les essais nucléaires ont des répercussions sur le futur du peuple maohi. https://www.radio1.pf/cms/wp-content/uploads/2016/08/EPM-Taaroanui-1.mp3 Taaroanui Maraea précise qu’il s’agit aujourd’hui de se positionner clairement et de le faire savoir à l’ONU. « Nous avons une voix privilégiée qui nous conduit aux Nations Unies : le conseil œcuménique des Églises qui a un bureau à l’ONU », explique-t-il. Mais si interpeler l’ONU ne suffit pas, une plainte contre l’État français pour « crime contre l’humanité » pourrait être déposée. Quand et comment ? « Il faut qu’on y travaille », indique Taaroanui Maraea. L’Église protestante maohi veut obtenir une reconnaissance pleine et entière de la France sur les conséquences des essais nucléaires. Les mots du président de la République, François Hollande, lors de sa visite le 22 février dernier, ne suffisent pas. https://www.radio1.pf/cms/wp-content/uploads/2016/08/EPM-Taaroanui-2.mp3 Dans ses conclusions, l’Église protestante maohi a également fait part de sa satisfaction concernant le projet de résolution qui doit être adopté à l’ONU sur la Polynésie française, notamment sur la reconnaissance de la souveraineté du peuple maohi sur ses ressources naturelles : « Le conseil supérieur exprime sa satisfaction à l’égard de l’ONU visant à ce que le patrimoine ancestral soit restitué au peuple maohi, afin qu’il puisse en être le gardien et le gestionnaire et qu’il soit protégé de l’avidité des sociétés étrangères. » L’EPM répète aussi son opposition au projet Ecoparc dans la vallée de la Papenoo et encourage le peuple à exprimer son attachement à la préservation de la Terre. Cliquez pour partager sur Facebook(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur Twitter(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur LinkedIn(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquer pour imprimer(ouvre dans une nouvelle fenêtre)