AFPINTERNATIONAL Le régime syrien a repris la moitié d'Alep-Est, les rebelles tentent de résister AFP 2016-12-02 02 Déc 2016 AFP Alep (Syrie) (AFP) – Les forces prorégime ont repris la moitié des quartiers rebelles d’Alep après deux semaines d’une offensive destructrice à laquelle les insurgés tentaient vendredi de résister tant bien que mal. Selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), 50% du territoire que les rebelles contrôlaient depuis 2012 dans l’est de la deuxième ville de Syrie est désormais « confortablement » aux mains du régime de Bachar al-Assad, qui grignotent du terrain dans l’est d’Alep-Est. Submergés par la puissance de feu et l’avancée fulgurante des troupes progouvernementales, les insurgés ont toutefois réussi vendredi à les repousser, après de violents combats, du quartier de Cheikh Saïd dans le sud d’Alep-Est, où des affrontements sporadiques se poursuivaient. Le régime, qui cherche coûte que coûte à reprendre la totalité d’Alep, a lancé le 15 novembre, une nouvelle offensive de grande envergure, avec l’aide de combattants étrangers et le soutien tactique de l’allié russe, pour chasser les rebelles des quartiers de l’est, assiégés depuis quatre mois. Principal enjeu du conflit syrien, qui a fait plus de 300.000 morts en plus de cinq ans, Alep est divisée depuis 2012 et la prise par les rebelles de sa partie orientale, les quartiers ouest restant aux mains du régime. Malgré la réprobation des Occidentaux, le régime a soumis Alep-Est à un déluge de feu avec des raids aériens, des barils d’explosifs et des tirs d’obus quasi-incessants qui ont causé de terribles destructions et poussé à la fuite plus de 50.000 des 250.000 habitants d’après l’OSDH. Depuis le 15 novembre, 307 civils, dont 42 enfants et 21 femmes, ont été tués à Alep-Est, selon l’OSDH. A Alep-Ouest, 59 ont péri à cause de tirs rebelles. – « Résistance féroce » – Vendredi, les rebelles aidés des jihadistes du Front Fateh al-Cham, ont renversé la situation à Cheikh Saïd en reprenant le contrôle de 70% du quartier à l’armée et ses alliés, notamment des milices irakiennes, a indiqué l’OSDH. « Le régime et ses alliés veulent à tout prix prendre ce quartier dont la capture menacerait directement tous les quartiers sud du secteur rebelle », a indiqué Rami Abdel Rahmane, directeur de l’OSDH. « Mais les rebelles opposent une résistance féroce car ils savent qu’ils seront pris en étau si Cheikh Saïd tombe ». Les troupes prorégime ont cependant continuer vendredi de faire reculer les rebelles dans deux quartiers orientaux situés non loin de l’aéroport, Maasaraniyah et Karm al-Jazmati, selon l’OSDH. Le correspondant de l’AFP à Alep-Est a entendu de violents affrontements à Tariq al-Bab, un autre quartier oriental où les prorégime avancent d’après l’OSDH. Pour la deuxième journée consécutive, le mauvais temps a cependant ralenti le rythme des raids aériens du régime ainsi que l’exode des civils fuyant les violences. Plusieurs familles séparées par la guerre ont, à la faveur de ce déplacement de population, réussi à se retrouver. Comme Jomaa al-Qassem et sa fille de 17 ans, Racha, qui ne s’étaient plus vus depuis un an et demi. « Je rêvais de revoir son visage, ne serait-ce que pour quelques minutes avant de mourir », disait cet homme, tout ému, devant un centre gouvernemental accueillant les déplacés. – Couloirs humanitaires – Moscou a proposé la création de quatre couloirs humanitaires à Alep-Est pour évacuer blessés et civils et acheminer de l’aide, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov assurant que les convois humanitaires passeraient « en sécurité ». La Russie ne participe pas aux bombardements actuels sur Alep mais son intervention militaire auprès du régime depuis septembre 2015 a fortement contribué à affaiblir les rebelles. Le secrétaire d’État américain John Kerry a indiqué qu’il avait évoqué le dossier syrien avec M. Lavrov, qu’il a rencontré vendredi à Rome. « Il est absolument vital que les morts soient remplacés par des convois humanitaires », a dit M. Kerry, qui avait évoqué plus tôt l' »inexcusable carnage » en Syrie. La Russie continue par ailleurs de fournir un appui logistique à Damas, à l’image de l’envoi de démineurs « dans les quartiers est d’Alep libérés des combattants », annoncé vendredi par le ministère russe de la Défense. Une reprise de la totalité d’Alep représenterait la plus importante victoire du régime depuis 2011 et renforcerait ses alliés russe, iranien et du Hezbollah libanais. A l’inverse, elle serait une défaite cinglante pour les soutiens arabes et occidentaux de l’opposition syrienne. Ailleurs en Syrie, environ 2.000 personnes, dont des combattants rebelles et leurs familles, ont quitté la ville de Tal-Al, un bastion des insurgés au nord de Damas, après un accord avec le gouvernement, selon l’OSDH. Il s’agit de la sixième ville à être évacuée en trois mois après ce type d’accord, qui prévoit généralement le départ des rebelles vers d’autres zones entre leurs mains et le retour de la localité sous le contrôle du régime contre la fin du siège et des bombardements de l’armée. © AFP George OURFALIANUn général des forces gouvernementales syriennes s’entretient avec ses troupes dans le district Sheikh Saeed d’Alep, le 30 novembre 2016 Cliquez pour partager sur Facebook(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur Twitter(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur LinkedIn(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquer pour imprimer(ouvre dans une nouvelle fenêtre)