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Primaire PS: le 2e round télévisé s'ouvre sur l'international

Paris (AFP) – Après un premier débat très policé, les sept candidats à la primaire initiée par le PS ont entamé dimanche leur deuxième round télévisé par un volet international et un avis unanime sur la nécessité de plus d’Europe face aux Etats-Unis de Donald Trump.

Entamé à 18H00 sur BFM TV, iTELE et RMC sur un plateau rouge vif, ce débat de deux heures et demie animé par Ruth Elkrief, Laurence Ferrari et Laurent Neumann traite de sujets distincts du premier, selon des règles de temps de parole légèrement différents. 

Manuel Valls, Vincent Peillon, Arnaud Montebourg, Benoît Hamon, François de Rugy, Sylvia Pinel et Jean-Luc Bennahmias ont une minute pour répondre à la question posée et une minute pour répondre à un de leurs concurrents, et ont été explicitement appelés à se livrer des « punchlines » pour muscler les échanges sans « jargon technocratique ».

L’épreuve s’est ouverte sur l’international et les enjeux d’un monde dominé par le président américain élu Donald Trump et le président russe Vladimir Poutine.

Sur un sujet plutôt consensuel, les candidats se sont largement accordés sur le besoin d’une Europe renforcée en matière de défense, sur fond de désengagement probable des Etats-Unis et le besoin de positionnements « neutres » (Benoît Hamon), marquant l' »indépendance de notre pays » (Manuel Valls) ou consistant selon Arnaud Montebourg à « autant se méfier des cyberattaques russes que des écoutes de la NSA » américaine.

Les sept candidats ont également été interrogés sur l’Europe et ses frontières, donnant lieu à une première divergence entre MM. Hamon et Montebourg d’une part et le député européen Vincent Peillon d’autre part. 

Ce dernier propose d’obtenir le feu vert de l’Allemagne en faveur d’un grand plan d’investissement européen, en échange d’une politique budgétaire « sérieuse » en France. Benoît Hamon a objecté que le déficit valait peu face au risque de l’émergence politique de Marine Le Pen.

M. Valls a défendu la ligne dure de la France sur l’accueil des réfugiés, pourtant critiquée à gauche, et souligné que « l’Europe, ce sont des frontières ».

Autres chapitres au menu: l’environnement, l’éducation, mais aussi sur la France « dans un monde nouveau », leur visage d’un « président de gauche » ou encore l’exercice du pouvoir et leur « ligne politique ».

Lors de leur premier débat télévisé, jeudi, les candidats avaient réuni devant le petit écran 3,8 millions de téléspectateurs, soit nettement moins que les 5,6 millions de la première joute des candidats de droite le 13 octobre.

Avec un calendrier très resserré et plusieurs candidatures de dernière minute liées au retrait de François Hollande, la primaire initiée par le PS peine de fait à passionner. Et ses organisateurs attendent d’ailleurs beaucoup moins de votants les 22 et 29 janvier que les 4,6 millions qui ont désigné en novembre François Fillon.

– « désigner le perdant » –

Un sondage Elabe pour BFMTV a montré samedi que l’intérêt progressait légèrement, passant à 43% (+1) des Français, se disant « intéressés ».

Non aligné dans cette primaire, le ministre des Affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault, a lui jugé sur France 3 qu’il y avait « encore beaucoup de travail à faire pour que ce (cette primaire) soit au niveau de l’attente du pays ». Selon l’ex-Premier ministre, François Hollande « regrette sans doute d’une certaine façon » son renoncement.

Mais alors que Jean-Luc Mélenchon mène une campagne contre la participation à la primaire qu’il considère comme un « Congrès du PS », et qu’Emmanuel Macron continue de remplir les salles de ses meetings, les deux hommes sont déjà mieux placés dans les intentions de vote qu’un candidat socialiste.

Dimanche, M. Mélenchon a de nouveau attaqué « une primaire d’anciens ministres » qui « n’assument rien ». C’est un scrutin qui « sert à désigner le perdant », a-t-il lancé.

Le candidat issu de la primaire, quel qu’il soit, serait relégué, selon les sondages, à une humiliante 5e place au premier tour de la présidentielle. M. Macron en particulier continue, comme samedi à Lille, à labourer les terres socialistes et à enregistrer des soutiens. Il vient d’engranger le ralliement de l’avocat Jean-Pierre Mignard, ami de François Hollande.

Le troisième débat avant le premier tour de la primaire aura lieu jeudi à 21H00.

Sylvia Pinel, Manuel Valls, Vincent Peillon, Jean-Luc Bennahmias, Arnaud Montebourg, Francois de Rugy, Benoit Hamon, avant leur débat télévisé le 15 janvier 2017. © AFP

© AFP bertrand GUAY
Sylvia Pinel, Manuel Valls, Vincent Peillon, Jean-Luc Bennahmias, Arnaud Montebourg, Francois de Rugy, Benoit Hamon, avant leur débat télévisé le 15 janvier 2017

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