AFPINTERNATIONAL Fillon appelle la droite à l'aide contre un « coup d'Etat institutionnel » de la gauche AFP 2017-02-01 01 Fév 2017 AFP Paris (AFP) – François Fillon, empêtré dans le « Penelopegate », a dénoncé mercredi « un coup d’Etat institutionnel » venant « de la gauche », ce que l’Elysée s’est empressé de nier, et demandé aux élus LR de « tenir 15 jours » face à cette affaire d’emplois fictifs présumés. Après avoir parlé « d’officines » et « d’opération professionnelle » de « calomnie » sans plus de précisions ces derniers jours, François Fillon a accusé devant les parlementaires LR le « pouvoir » d’avoir lancé les accusations d’emplois présumés fictifs, qui se sont amplifiées mardi avec de nouvelles informations publiées par le Canard enchainé. « Cette affaire, on sait d’où elle vient, elle vient du pouvoir, elle vient de la gauche », a tonné le candidat de la droite à la présidentielle, selon des propos rapportés par des participants à l’AFP. Réplique immédiate et lapidaire de l’Elysée: « le seul pouvoir, en l’occurrence, c’est celui de la justice, qu’on doit laisser travailler, et les seules exigences sont celles de la transparence et de l’exemplarité ». « A ma connaissance l’employeur c’est bien François Fillon, l’employée c’est Mme Fillon. Où se situe le complot? Je ne vois pas bien », a renchéri Benoît Hamon, candidat PS à l’élection présidentielle. De son côté, Jean-Luc Mélenchon, candidat de France Insoumise, a jugé « bien maigre » l’argument du coup d’Etat institutionnel. Un vent de panique souffle sur les députés LR, qui font chauffer leurs téléphones et s’activent en coulisses. « Les grandes manoeuvres ont commencé! » pour trouver un plan B, confiait un ex-ministre de droite. Le député sarkozyste Georges Fenech a ouvert la boîte de Pandore: « Je pense que le résultat des primaires est aujourd’hui caduc face à cet événement imprévisible (…) qui se situe non seulement sur le registre judiciaire mais sur le registre éthique et moral ». La présidente de la Haute-Autorité pour la primaire, la juriste Anne Levade, a bien expliqué à l’AFP que le résultat de la primaire, un succès avec plus de 4 millions d’électeurs, n’était « pas caduque ». « Fillon est mort. Son ADN c’était la probité, tout s’effondre », tranche toutefois un ex-sarkozyste. Le député LR Philippe Gosselin, soutien d’Alain Juppé à la primaire, a lancé mercredi « un appel » au maire de Bordeaux « pour qu’il réfléchisse à la possibilité de prendre le relais » du député de Paris. « En toute hypothèse, je ne serai pas un plan B », a balayé le deuxième homme de la primaire de la droite. Au sortir du QG de Fillon, son conseiller Bruno Le Maire a estimé qu’il fallait reconnaître que « les sommes mises en jeu » dans l’affaire Penelope Fillon « choquent beaucoup de Français ». L’hebdomadaire satirique a en effet revu à la hausse le total des rémunérations perçues par son épouse Penelope (plus de 830.000 euros) et deux de ses enfants (84.000 euros) en qualité d’assistants parlementaires. – tenir 15 jours – Face à tout cela, François Fillon, qui sur le fond « n’a rien à se reprocher » a-t-il affirmé, a exhorté ses troupes à « être solidaires ». « On a 15 jours à tenir car on sait que dans les 15 jours qui viennent, on aura les résultats de cette enquête. On aura les résultats de cette enquête car on est à la veille de l’élection présidentielle », a lancé M. Fillon. Un peu plus tard lors d’une visite du Salon des entrepreneurs, il a assuré qu’il « sera candidat à cette présidentielle » et « affrontera les attaques jusque bout ». Mais chaque jour apporte son lot de révélations. Mediapart et Le Monde évoquent mercredi des « missions de conseil » effectuées pour le groupe Ricol Lasteyrie, pour lesquelles M. Fillon aurait accumulé quelque 200.000 euros en quatre ans, après Matignon. Selon un sondage réalisé pour les Echos et Radio Classique, François Fillon s’effondre dans les intentions de vote, et serait éliminé dès le premier tour de la présidentielle, devancé par Emmanuel Macron et Marine Le Pen. Dans une tribune au Figaro, des ténors de la droite dénoncent « une mise à mort » de leur candidat, « cloué au pilori médiatique et politique ». Parmi eux figurent y compris ceux dont les noms circulent pour le remplacer comme Laurent Wauquiez ou François Baroin M. Fillon entend lui continuer à mener campagne, avec un déplacement jeudi dans les Ardennes. Il a néanmoins annulé un déplacement prévu au Liban et en Irak ce week-end. Et pendant ce temps, l’enquête continue: Marc Joulaud, son ancien suppléant à l’Assemblée, était entendu par les enquêteurs et une perquisition au Sénat pourrait avoir lieu dans les jours qui viennent selon diverses sources, M. Fillon ayant été sénateur de Paris de 2005 à 2007. © AFP ERIC PIERMONTFrançois Fillon au Salon des Entrepreneurs à Paris 1er février 2017 Cliquez pour partager sur Facebook(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur Twitter(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur LinkedIn(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquer pour imprimer(ouvre dans une nouvelle fenêtre)