AFPINTERNATIONAL « Penelopegate »: pas de classement sans suite en vue AFP 2017-02-16 16 Fév 2017 AFP Paris (AFP) – Le parquet a écarté jeudi « en l’état » un classement sans suite de l’enquête sur le « Penelopegate », mais François Fillon, candidat de la droite à la présidentielle, entend passer outre cette pression judicaire et s’en remettre « au seul jugement du suffrage universel ». Après avoir reçu un premier rapport des enquêteurs de l’office anti-corruption (Oclciff), le procureur du parquet national financier (PNF), Eliane Houlette, a estimé que « les nombreux éléments déjà recueillis ne permettent pas d’envisager, en l’état, un classement sans suite de la procédure » sur les soupçons d’emplois fictifs de Penelope Fillon. Une annonce balayée d’un revers de main par l’ancien Premier ministre. « Il n’y a rien de nouveau, ni poursuite ni mise en examen », a-t-il déclaré au Figaro, critiquant un « acte de communication qui nourrit le feuilleton médiatique ». « Je m’en remets donc désormais au seul jugement du suffrage universel », a-t-il prévenu. Le verdict des urnes plutôt que le verdict du PNF. En clair, M. Fillon renonce à son engagement, pris devant les Français au début de l’affaire et réitéré encore dimanche, à se retirer de la course à la présidentielle en cas de mise en examen. Deux options restent ouvertes pour le parquet: citer directement les protagonistes devant un tribunal correctionnel ou ouvrir une information judiciaire en confiant la poursuite des investigations à des juges d’instruction, seuls habilités à placer un acteur du dossier sous le statut intermédiaire de témoin assisté ou à prononcer d’éventuelles mises en examen. « Le parquet financier attend des éléments d’enquête complémentaires avant de se prononcer », a indiqué à l’AFP une source proche de l’enquête. « Une suspension des investigations en raison de la période électorale n’est pas envisagée à ce stade », a-t-elle ajouté. Une source proche du dossier estimait toutefois une mise en examen peu probable avant l’échéance électorale « compte tenu des délais extrêmement courts ». D’autant que la justice a pour pratique de s’abstenir de prononcer des mises en examen de candidats avant une élection. Quelle que soit l’option retenue, rien ne poussera François Fillon à renoncer, affirme-t-il. – « locomotive lancée » – « C’est trop tard maintenant. Mon retrait poserait un problème démocratique majeur. La locomotive est lancée, rien ne peut l’arrêter, j’irai jusqu’au bout », a-t-il confié en petit comité, en rappelant que l’ouverture des parrainages d’élus pour les candidats à la présidentielle démarrait dès la semaine prochaine. L’hypothèse d’un retrait en cas de mise en examen, qu’il juge improbable, est désormais clairement exclue: « la position que j’avais prise, c’était à condition d’avoir face à moi des gens de bonne foi ». Comme ses avocats, il martèle que le PNF n’est pas compétent dans cette affaire. Me Antonin Levy et Me Pierre Cornut-Gentille ont de nouveau dénoncé une enquête qui « se déroule en violation des règles de compétence du parquet national financier et, plus grave encore, du principe de la séparation des pouvoirs ». Même s’il reconnaît que mener campagne n’est « pas facile » pour lui, M. Fillon entend reprendre le combat en s’appuyant sur un « noyau dur » de ténors LR comme François Baroin, Xavier Bertrand et Valérie Pécresse, et non pas un « tandem » avec le seul Baroin. Toute solution alternative à sa candidature est, selon lui, désormais caduque car à ses yeux, « le seul plan B possible, c’était Alain Juppé ». Du coup, il tente de replacer sa campagne sur le terrain du programme. Après la sécurité cette semaine, et sa proposition choc de l’abaissement à 16 ans de la majorité pénale empruntée à Nicolas Sarkozy, il fera mardi des propositions sur la Sécurité sociale pour tenter d’éteindre « les polémiques » sur ses mesures initiales. Les affaires ne « le bloquent pas du tout » dans la défense de son programme et « même si ça va être très difficile », M. Fillon a « l’impression » qu’il va gagner la présidentielle. La qualification pour le second tour se jouera à « deux ou trois points : deux de plus, c’est gagné, deux de moins, c’est perdu », analyse-t-il, ce qui le pousse à profiter de chaque intervention publique pour attaquer Emmanuel Macron, son plus sérieux rival. Selon un sondage Ipsos Sopra Steria diffusé jeudi, M. Fillon est en forte baisse sur un mois (-6,5) avec 18,5% d’intentions de vote (26% pour Marine Le Pen, 23% pour Macron). © AFP/Archives Eric FEFERBERGPenelope et François Fillon, le 29 janvier 2017 à Paris Cliquez pour partager sur Facebook(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur Twitter(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur LinkedIn(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquer pour imprimer(ouvre dans une nouvelle fenêtre)