ACTUS LOCALESSANTÉ La Polynésie en retard sur la prise en charge de la santé mentale Vaite Urarii Pambrun 2017-10-31 31 Oct 2017 Vaite Urarii Pambrun ©Présidence L’OMS, l’association SOS suicide et l’ASEP ont présenté mardi à la mairie de Pirae les résultats d’une étude sur la santé mentale en Polynésie. Selon elle, la Polynésie accuse beaucoup de retard par rapport à la prise en charge de la santé mentale. L’Organisation mondiale de la santé (OMS), l’association SOS Suicide et l’Association septentrionale d’Epidémiologie Psychiatrique (ASEP), ont restitué mardi matin à la mairie de Pira’e les résultats de l’enquête portant notamment sur « la santé mentale en population générale : images et réalités ». Les objectifs principaux de cette étude étaient de décrire les représentations de la « folie », de la « maladie mentale » ou encore de la « dépression » en Polynésie française. Et surtout de chiffrer le nombre de personnes adultes atteints de troubles mentaux au fenua. Selon le chef du service de psychiatrie au centre hospitalier et président de l’association SOS Suicide, Stéphane Amadéo, 1 600 personnes ont été suivies en 2015 pour des troubles de la santé mentale, comme « des troubles psychotiques ou d’humeur » pour la grande partie. Les causes des maladies mentales restent encore « un peu mystérieuses », mais Stéphane Amadéo déclare qu’elles peuvent venir de traumatismes de l’enfance, d’agressions physiques ou sexuelles, ou des drogues : « l’alcool surtout plus que le paka ». Les résultats de cette enquête ont d’ailleurs démontré que la population « présente des troubles psychiques importants ». Sur une enquête réalisée à partir d’un échantillon de 1 000 personnes majeurs, 42% des personnes ont déjà présenté un trouble mental dans leur vie. https://www.radio1.pf/cms/wp-content/uploads/2017/10/psy01.mp3 Les professionnels présents mardi s’accordent à dire que la Polynésie accuse beaucoup de retard par rapport à la prise en charge de la santé mentale. Pour le ministre de la Santé, Jacques Raynal : « le système associatif est très important, heureusement, pour pallier les déficiences du milieu médical ». https://www.radio1.pf/cms/wp-content/uploads/2017/10/psy02.mp3 Ce retard pris dans le domaine de la santé mentale, le directeur du centre collaborateur de l’Organisation mondiale de la santé pour la recherche et la formation en santé mentale, Jean-Luc Roelandt, veut le considérer comme « un avantage » : « On sait ce qu’il ne faut pas faire ». Selon lui, les données recueillies vont aussi permettre de mettre en place un programme de prévention au fenua. Le directeur regrette également qu’en Polynésie, les patients n’aient pas assez recours aux systèmes de santé primaire tels que les médecins généralistes, les pharmaciens, ou encore les dispensaires. La majorité des patients se rendent directement à l’hôpital. Jean-Luc Roelandt fait donc un appel du pied au gouvernement pour que les familles soient aidées dans la prise en charge de leurs malades. https://www.radio1.pf/cms/wp-content/uploads/2017/10/psy03.mp3 Les résultats de cette enquête seront publiés d’ici quelques semaines et devraient aider le gouvernement à établir le plan de santé mentale et les différentes actions à mener dans le cadre de la santé mentale en Polynésie française. Cliquez pour partager sur Facebook(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur Twitter(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur LinkedIn(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquer pour imprimer(ouvre dans une nouvelle fenêtre)