ACTUS LOCALESPOLITIQUE Dotations aux partis : le Tapura se taille la part du lion Louis Dessonet 2019-03-05 05 Mar 2019 Louis Dessonet © Radio 1 / Nicolas Perez Selon le décret répartissant l’aide publique aux partis politiques publié ce week-end, le Tapura récupère 24 des 36 millions de Fcfp de l’enveloppe de dotations avec ses résultats aux législatives et ses quatre parlementaires. Le Tavini empoche 7,9 millions de Fcfp grâce à Moetai Brotherson, le Tahoeraa seulement 4,25 millions de Fcfp et le Tau Hoturau reste interdit d’aides publiques. Comme le prévoit la loi du 11 mars 1988 relative à la transparence financière de la vie politique, les formations qui respectent les obligations comptables et remplissent certains conditions de suffrages obtenus et d’élections de représentant à l’Assemblée nationale et au Sénat bénéficient d’une aide publique. En Polynésie française, seules les trois principales formations politiques Tapura, Tavini et Tahoeraa pourront en bénéficier et se partager 36 millions de Fcfp de dotations. 195 Fcfp par an pour une voix aux législatives Le dernier décret répartissant de cette aide publique, pris le 19 février 2019, est parue au Journal Officiel de la Polynésie française ce week-end. Cette publication ouvre droit à la perception de ces aides qui est partagé en deux fractions. La première fraction est répartie entre les partis et groupements politiques en fonction du nombre de suffrages qu’ils ont obtenus lors du dernier renouvellement de l’Assemblée nationale, à savoir en juin 2017. Le montant de cette fraction est minoré pour les formations politiques qui n’ont pas respecté l’obligation de parité des candidatures lors du renouvellement général de l’Assemblée nationale. Ce n’est pas le cas pour les formations politiques polynésiennes qui ne sont donc pas assujetties à ce malus et peuvent ainsi obtenir 195 Fcfp pour chacune voix obtenue aux dernières législatives. La seconde fraction est quant à elle spécifiquement destinée au financement des partis et groupements politiques représentés au Parlement, est répartie en fonction du nombre de parlementaires ayant déclaré se rattacher à chacun d’entre eux au cours du mois de novembre 2018. Sur la base de la nouvelle répartition, un élu à l’Assemblée nationale et au Sénat rapportera 4,4 millions de Fcfp au parti auquel il (ou elle) est affilié(e). Le Tapura récupère 24 des 36 millions d’aides A ce jeu, c’est le Tapura qui bénéficie du montant d’aides le plus important compte tenu des succès électoraux de Maina Sage, Nicole Sanquer, Lana Tetuanui et Nuihau Laurey. Avec 32 906 voix recueillies aux élections législatives de 2017 et la présence au Parlement de deux députés et deux sénateurs, le Tapura Huiraatira percevra en 2019 un montant global de 24,1 millions de Fcfp sur l’année 2019. Soit les deux tiers de la dotation versée par l’Etat aux partis en Polynésie française. Une somme qui devrait être identique en 2020 sauf dissolution de l’Assemblée nationale et nouvelle consultation des électeurs polynésiens. La présence de Moetai Brotherson au Palais Bourbon ainsi que les 17 699 voix obtenues aux élections législatives de 2017 par le Tavini Huiratiraa assure au parti d’Oscar Temaru une dotation globale de près de 7,9 millions de Fcfp pour l’année en cours. Un concours versé par l’Etat bienvenu pour le parti bleu alors la Commission Nationale des Comptes de Campagne et des Financements Politiques (CNCCFP) révélait les craintes des commissaires aux comptes quant à l’équilibre économique de la formation indépendantiste. Pas de deuxième fraction pour le Tahoeraa faute d’élus à l’Assemblée nationale et au Sénat. Le parti orange se contente ainsi d’une dotation de 4,25 millions de Fcfp en contrepartie des 21 762 voix obtenues par Teura Iriti, Vincent Dubois et Moana Creig aux dernières élections législatives. Un moindre mal également, compte-tenu des commentaires de la CNCCFP sur quelques recettes non justifiées du parti présidé par Gaston Flosse. Lire aussi : Les comptes du Tavini inquiètent Comme l’avait révélé Radio 1, le parti Tau Hoturau n’étant pas éligible à l’aide faute d’avoir respecté leurs obligations comptables au titre de l’année 2017, il perd ainsi une manne financière d’environ 750 000 Fcfp pour cette année. Une somme qui aurait pu faciliter la préparation des élections municipales de 2020 pour Tauhiti Nena. Cliquez pour partager sur Facebook(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur Twitter(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur LinkedIn(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquer pour imprimer(ouvre dans une nouvelle fenêtre)