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Le descendant de Fletcher Christian en visite à Tahiti

Le maire de l’île de Pitcairn, Sean Christian, est pour quelques jours à Tahiti. Jeudi, il était l’invité de Phillip Schyle à la maison James Normal Hall, là où a commencé l’aventure littéraire qui a fait un héros de son ancêtre, Fletcher Christian.

« Je suis ici pour des raisons médicales. Nous avons un petit établissement de santé et un médecin à Pitcairn, mais pour les soins dentaires ou ophtalmologiques, ou pour des soins un peu plus poussés, nous envoyons nos résidents à Papeete, » explique le jeune maire de Pitcairn, Sean Christian.

Une solution plus rapide que d’aller jusqu’en Nouvelle-Zélande, dont Pitcairn dépend administrativement. Car le lien avec la Nouvelle-Zélande n’est entretenu que par un cargo mixte qui ravitaille l’île tous les trois mois. « Mais nous avons un passage par semaine vers les Gambier, donc nous pouvons prendre ce bateau pour une traversée de 36 à 39 heures, puis prendre l’avion jusqu’à Papeete. »

Encourager les croisières et l’immigration

Pitcairn est de moins en moins isolée ; elle est devenue ces dernières années une escale populaire pour les navires de croisière dans le Pacifique sud. « En 5 ans, on est passé de 7 navires à 19 cette année, » dit-il, évoquant l’Aranui qui propose Pitcairn dans son programme de croisières, ou le Paul Gauguin qui y était pour l’éclipse solaire. Sean Christian se rend même chaque année au grand salon professionnel de la croisière, le Seatrade Miami, pour faire la promotion de la destination.

Faire vivre sa petite communauté de 57 habitants, dit-il, n’est pas une mission facile. « L’âge moyen est dans la tranche 50-60 ans, beaucoup reviennent sur l’île après avoir vécu et travaillé ailleurs.» Lui-même a vécu plus de 10 ans en Australie. Récemment, Pitcairn s’est mise à encourager l’immigration. « Une famille s’est installée il y a trois mois, j’espère qu’ils vont décider de rester, et que nous en aurons d’autres. Au niveau emploi, il y a des services communaux à faire tourner, et dans le secteur privé, il y a des choses à faire dans le domaine du tourisme. Dans l’agriculture aussi, c’est tellement fertile. Nous avons des baux spéciaux pour les non-natifs de l’île. »

Un lien fort avec les cousins tahitiens

Comme tous les natifs de Pitcairn, Sean a des ancêtres tahitiens et il reste en contact avec sa famille ici. « Dimanche j’ai passé la journée avec eux, on a un peu regardé la généalogie. C’est génial, parce que même si on peut penser que nous nous sommes dispersés, c’est bon de regarder d’où l’on vient et comment on appartient aussi à cette terre. »

Et pourtant, c’est seulement hier que Sean Christian a découvert la maison de James Norman Hall, l’auteur qui a rendu son ancêtre Fletcher célèbre avec Les Révoltés de la Bounty. C’est par hasard qu’il a croisé Phillip Schyle dans un restaurant, et le tavana de Arue l’a invité à venir déjeuner dans cette maison chargée d’histoire. « Je n’étais jamais venu, mais être ici, voir les objets… c’est assez extraordinaire. Le lien est encore très fort, parce que la majorité des touristes qui viennent à Pitcairn viennent à cause de cette histoire. »

Aux questions « quelle est la meilleure chose à propos de Pitcairn ? » et « quelle est la pire ? » Sean Christian répond en riant : « L’isolation, et l’isolation. C’est à la fois une bénédiction et une malédiction. »

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