ACTUS LOCALESJUSTICE Amende symbolique pour Tahiti Pacifique Magazine Pascal Bastianaggi 2019-09-17 17 Sep 2019 Pascal Bastianaggi ©Pascal Bastianaggi Luc Ollivier et Alain Barbaroux, l’un rédacteur-en-chef et l’autre directeur de publication de Tahiti Pacifique Magazine à l’époque des faits, étaient renvoyés ce mardi devant le tribunal pour la publication d’un article dans lequel le ministre Jean-Christophe Bouissou s’estimait diffamé. Ils ont été condamnés à 10 000 Fcfp d’amende avec sursis, non pour l’ensemble de l’article incriminé mais pour une phrase de celui-ci. L’article en question, mettait en avant les liens existant entre Jean-Christophe Bouissou et l’homme d’affaires Dominique Auroy, propriétaire, entre autres, du groupe de presse La Dépêche de Tahiti. Pour l’avocat de Jean-Christophe Bouissou, Me Jourdainne, il n’y a aucun doute, l’article est diffamatoire « À en croire ce mensuel, mon client cumule des fonctions de ministre et d’entremetteur s’occupant activement des affaires d’Auroy. » Mettant en cause le professionnalisme des accusés, «les repreneurs de Tahiti Pacifique ne sont pas à la hauteur d’Alex Du Prel (le fondateur de Tahiti Pacifique, décédé en 2017, ndlr) auquel beaucoup d’hommes politiques à Paris étaient abonnés.(…) Dans cet article, il est clairement imputé une connivence entre le ministre et l’homme d’affaires débouchant sur des arrangements entres ces deux personnes. Cet article est diffamatoire.» C’est à Me Quinquis, longtemps défenseur attitré de Gaston Flosse, lui-même cible privilégiée du mensuel Tahiti Pacifique à l’époque d’Alex Du Prel, qu’a échu la défense du mensuel incriminé. Et pour lui, l’article dénonce « un compagnonnage entre un ministre et un affairiste à la réputation sulfureuse. » Et de rappeler d’autres articles liés à ce sujet. « Ici on lit que Dominique Auroy serait intervenu auprès de J.C. Bouissou pour ouvrir une délégation en Russie. On peut s’interroger. » Et de renchérir, « Et l’Ecoparc dans la vallée de la Papenoo, un projet de Dominique Auroy soutenu par Bouissou, sans que Auroy ne mette un franc dedans, tout cela pour rebooster Le Relais de la Maroto ? Pour moi, nous ne sommes pas au-delà de la critique politique ». Ainsi, Me Quinquis a réclamé la relaxe pour ses clients. Après avoir délibéré le tribunal a déclaré Luc Ollivier et Alain Barbaroux coupables, non pour l’ensemble de l’article, mais sur une phrase, le juge estimant que celle-ci était préjudiciable à Jean-Christophe Bouissou, d’autant qu’elle n’était pas étayée par des faits. Tous deux ont été condamnés à 10 000 Fcfp d’amende avec sursis. Ils devront en outre payer à Jean-Christophe Bouissou une somme de 25 000 Fcfp au titre des frais irrépétibles. Cliquez pour partager sur Facebook(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur Twitter(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur LinkedIn(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquer pour imprimer(ouvre dans une nouvelle fenêtre)