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To’ata zoukée par Kassav’

©Natan Decarrière

Kassav’ était de retour au fenua hier soir près de 25 ans après leur dernier concert. Si To’ata s’est embellie et modernisée depuis les années 1990, Kassav’ n’a pas changé et a enflammé un public conquis d’avance. Quarante ans de carrière, ce n’est pas à la portée de n’importe qui. Kassav’ a prouvé vendredi soir que sa réputation n’était pas usurpée et qu’ils restent en plein forme malgré le poids des années. 

Il est 20h15 à Toa’ta. Les membres du groupe s’apprêtent à monter sur scène et à enflammer un public acquis et venu nombreux. Derniers échauffements, des sourires, des blagues et tout le monde est prêt à lancer les festivités. La température est idéale et une légère brise vient même rafraîchir le public.

Pas de préliminaires avec Kassav’, le concert débute par une fusion immédiate avec le public qui hurle, se déhanche et acclame les premiers tubes du groupe, notamment le fameux Ou lé et Bel Kréati. La fosse balance des fleurs, Jocelyne Béroard voit son nom scandé par un fan qui profite de chaque demi-silence pour hurler. Jean-Philippe Marthély ne laisse jamais la foule s’endormir et appelle tout le monde à lever les mains en l’air et suivre le mouvement. Le répit n’existe pas dans un concert de Kassav’, c’est un appel permanent à la danse. Cette musique pénètre l’intérieur du corps et le fait bouger tout seul, sans même s’en rendre compte. Les couples dansent « collés serrés ». Des inconnus également. Jocelyne Béroard prend le micro entre deux tubes pour clamer haut et fort que Tahiti leur a manqué et qu’ils sont ravis d’être là. Les quadragénaires sont majoritaires dans la fosse et dans les gradins. Ce public a connu Kassav’ lors des années de leurs premier succès et a évolué avec le groupe. Les plus jeunes semblent moins familiers avec les tubes légendaires mais apprécient le spectacle. Même au fond des gradins, les gens se lèvent de leurs sièges et dansent sur Sye bwaMwen malad Aw et Kolé Séré.

Sur scène, Kassav’ est une véritable armada. Plus nombreuse qu’une équipe de football avec 13 chanteurs et musiciens présents ce vendredi soir. Chacun connaît son rôle et suit sa partition à la lettre pour un résultat sensationnel. Jocelyne Béroard l’affirme après le concert, personne ne la joue individualiste. Quarante ans de carrière et une forme toujours aussi étincelante en live. Ce zouk a su traverser les âges pour procurer à l’écoute une sensation de vacances éternelles, un voyage dans les îles et dans la bonne humeur. Les leaders du groupe parlent très peu sur scène et ne diffusent aucun message de sensibilisation. La fête est continue et l’échange avec le public permanent entre les chansons mais toujours en rythme et en musique. Jacob Desvarieux et Pierre-Édouard Decimus, deux membres historiques du groupe, posent de temps en temps un petit solo de guitare qui ravit les fans. Les percussions ne sont pas en reste avec un tandem batterie-tam tam rythmé par les « hey hey » de la foule.

Le groupe revient ensuite sur scène pour jouer ses derniers tubes notamment Zouk La Se Sel Medikamen Nou Ni pour un final en apothéose. Kassav’ quitte la scène sous les acclamations de la foule. En coulisses Jocelyne Béroard est encore au firmament lorsqu’elle évoque cette soirée magique après plus de 2 heures de concert.

Du côté du public les avis sont unanimes. Kassav’ a su transmettre son énergie et les visages ne mentent pas. Les sourires sont béats, les oreilles pleines de zouk et les corps vibrent encore malgré la fatigue apparente.

Kassav poursuit sa tournée au Japon avant un retour en Europe. Si les années passent, la passion et surtout la cohésion restent. Jocelyne Béroard l’a affirmé sur scène, le groupe ne durera pas 40 ans de plus mais a encore de belles et longues années devant lui.

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