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Coronavirus : pas d’hostilité envers les Chinois de Tahiti

Depuis le début de l’épidémie du coronavirus, la communauté chinoise a été pointée du doigt sur les réseaux sociaux, mais dans la vie courante les Chinois de Tahiti semblent unanimes sur la question : « Nous n’avons aucun problème lié à la stigmatisation ou la discrimination ».

Ce matin, le marché de Papeete était encore à l’heure du Nouvel an chinois,. Une dame âgée d’origine chinoise, rencontrée devant son stand de jus de fruits frais, explique qu’elle n’a pour le moment jamais été confrontée à des sentiments d’hostilité ou de défiance à cause du coronavirus. Cette autre commerçante assure ne pas avoir été victime de méfiance ou de quelconque discrimination. « Moi, je n’ai rien vécu de tel, mais j’ai une cousine qui vit en France et qui m’a raconté que là-bas, les choses étaient différentes, (…) que les gens parfois pouvaient être blessants envers la communauté chinoise de France, surtout depuis qu’on parle du virus ». Dans les transports ou dans les écoles, les attitudes ou propos anti-Chinois sont aussi quasi-inexistants. Peut-être que parfois « pour blaguer, sur le ton de la rigolade au collège, ça peut arriver », confie ce collégien originaire de Papeete.

« Je me sens Polynésien et Chinois à la fois »

Par son histoire, la communauté chinoise de Polynésie occupe une place importante dans l’histoire du fenua. Avec une intégration qui n’est plus à démontrer, la communauté chinoise apparait de toute évidence comme un pilier de l’histoire et du patrimoine polynésien. Mickael, gérant d’une petite épicerie dans le centre-ville de Papeete, insiste sur la complémentarité et l’unité des deux cultures : « nous nouons beaucoup de relations ensemble ».

Un jeune homme d’une vingtaine d’années explique se sentir « autant Polynésien que Chinois », soulignant ainsi le lien fort qui existe avec la Chine depuis l’arrivée des premiers Chinois en Polynésie il y a plus de 150 ans. Cette unité expliquerait en partie ce climat de bienveillance.

« S’il y a un cas avéré de coronavirus à Tahiti, les attitudes peuvent changer »

Si pour l’heure, le risque d’introduction en Polynésie de ce virus est considéré comme possible, il reste de faible probabilité, assurent les autorités du Pays. Pour ce Tahitien, employé dans une entreprise de textile, la situation peut basculer à tout moment : « Pour l’instant, on n’a pas de problème de discrimination mais s’il y a un premier malade, la paranoïa pourrait s’installer ».

Une réaction que l’on pourrait principalement expliquer par « une absence de culture et d’éducation », selon lui. Le jeune homme souligne également la mauvaise utilisation des médias et des réseaux sociaux chez certaines personnes. « Il peuvent être facilement influencés par des fake news et autres rumeurs ».

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