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Air Tahiti ne reprendra pas ses liaisons inter-Marquises

La compagnie aérienne a annoncé, dans une lettre publiée par la mairie de Ua Pou, l’arrêt de la desserte « inter-Marquises ». Ces vols en Twin Otter, les seuls à desservir Ua Pou et Ua Huka sont très déficitaires, explique le directeur d’Air Tahiti Manate Vivish. Vu le contexte financier actuel, la compagnie estime qu’elle n’est plus en capacité d’assumer « seule » ces déficits d’exploitation. La communauté de communes des Marquises, la Codim, va demander au Pays et à l’État de trouver des solutions.

Des pertes « abyssales », « de nature à mettre en péril l’existence même de la compagnie », un modèle économique « qui doit être remis en cause »… Air Tahiti ne cache pas, depuis quelques semaines, la gravité de sa situation financière. Vendredi, la compagnie domestique avait expliqué, après l’annonce de la réouverture du trafic aérien domestique par les autorités, que seules 10 destinations sur 48 seraient desservies par ses avions à partir du 22 mai. Le même jour, son directeur général Manate Vivish s’entretenait en visio-conférence avec les élus de la communauté de communes des Marquises (Codim). Avec une mauvaise nouvelle : « Je me vois contraint de vous informer que nous ne seront pas en mesure de reprendre les vols inter-Marquises », formalise le dirigeant dans une lettre aux tavana signée le jour même et rendue publique ce dimanche par la commune de Ua Pou.

L’arrêt de ces vols en Twin otter, seuls liens aériens vers les îles de Ua Pou et Hua Huka (depuis Nuku Hiva et Hiva Oa), est bien sûr justifié par des considérations économiques. Alors qu’Air Tahiti estime ses pertes 2020 à 8 milliards de francs, et ne prévoit pas de retour à la normal avant 2023, Manate Vivish interpelle sur le caractère « structurellement déficitaire » de ces vols inter-Marquises. Ces rotations coûteraient environ 450 millions de francs par an, estime le responsable. « Il est clair que la compagnie ne sera pas en capacité de continuer à porter seule, comme elle l’a fait jusqu’a présent, ce déficit d’exploitation, bien que disposant des moyens opérationnels ».

En clair : l’avion est là , pas les financements. L’appel du pied aux autorités est évident. Et la Codim l’a bien compris : d’après la mairie de Ua Pou, les élus « ont décidé d’adresser un courrier au Président du Pays et au Haut-Commissaire pour que la continuité territoriale dans nos îles desservies par le Twin Otter soit maintenue ».

A noter qu’Air Tahiti n’a pour l’instant donné aucune précision sur l’avenir de sa commande de deux ATR 42-600 Stol, formalisée en juin dernier. Ces nouveaux appareils, prévues pour atterrir sur des pistes courtes, avaient justement été commandés parce qu’ils sont capables de se poser à Ua Pou, Ua Huka, comme à Apataki, Takume ou Fakahina.

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