194 personnes sont arrivées samedi soir à l’aéroport de Tahiti-Faa’a dans le cadre du huitième vol de continuité territoriale opéré par la compagnie Air Tahiti Nui, en provenance de Paris CDG, via Vancouver. À son bord, des résidents polynésiens, des étudiants mais aussi des évasanés. Tous les passagers ont été testés négatifs au coronavirus, 72 heures avant leur départ.

Impatience, enthousiasme, soulagement, voir même euphorie, tels étaient les sentiments qui animaient les nombreux parents qui attendaient leurs enfants venus de métropole, ce samedi soir à l’aéroport de Tahiti-Faa’a. Beaucoup d’entre eux ont terminé leur année universitaire dans l’hexagone et ont pris ce huitième vol de continuité territoriale afin de retrouver leur famille et leurs proches au fenua. La joie des parents fut malgré tout de courte durée. À peine sortis de l’avion, les étudiants n’ont fait que passer presque de manière furtive devant des parents pour la plupart résignés dans le hall de l’aéroport. Les passagers se sont rapidement dirigés vers des bus qui les attendaient. Des bus destinés à les emmener dans un centre de confinement dédié. Ce site se trouve à la cité universitaire où des logements sont mis à disposition. Pour rappel, le gouvernement avait indiqué qu’à compter du 19 mai, les voyageurs arrivant en Polynésie française pourront émettre un choix quant au lieu où ils souhaitent effectuer leur quatorzaine : c’est-à-dire soit en centre dédié, soit à domicile.

Par ailleurs, Edouard Fritch avait également expliqué que le retour des Polynésiens au fenua serait étalé, en rappelant que chaque passager entrant en Polynésie, sera obligatoirement testé pour le covid-19 et « devra présenter nécessairement un résultat négatif avant l’embarquement à Paris ».

La quatorzaine en centre dédié, un gage de prudence

Parmi les nombreux parents présent dans le hall de l’aéroport, un père de famille explique qu’il était préférable que son fils aille dans un site dédié. « Chez nous, dans notre maison à Punaauia, il y a de très jeunes enfants et aussi des personnes âgées (…) Pour la sécurité de tous, c’était la meilleure solution ». Un autre père de famille, Jean, qui aurait aimé avoir sa fille à ses cotés aujourd’hui pour la fête des pères, explique que la quatorzaine est « une très bonne chose (…) C’est un bon moyen de protéger la population polynésienne car la métropole a été beaucoup plus touchée que le fenua » souligne le papa. Par ailleurs, il met aussi en évidence les conditions favorables dans lesquelles se déroule la quatorzaine. « D’après les échos que l’on a pu avoir, les enfants sont chouchoutés ».

Incertitude pour une reprise normale des cours à la rentrée

Régulièrement en contact par téléphone avec sa fille, le père de famille explique que la rentrée universitaire de l’étudiante demeurait encore « incertaine ». « L’Université a indiqué qu’il était encore incertain de savoir si les cours allaient reprendre en présentiel à la rentrée (…) ainsi, l’université envisagerait d’instaurer à nouveau des cours par distance ». Le père se veut rassurant, pour lui la faculté a très bien géré la situation : « l’université a mis en place beaucoup d’outils via internet qui permettent aux étudiants de travailler sans aucun problème ».

À noter que ce huitième vol de la continuité territoriale a également permis de ramener près de 75 m³ de médicaments et de matériel médical, du fret postal, ainsi que des pièces pour les hélicoptères qui assurent les Evasans.

Le départ du prochain vol de continuité territoriale est prévu le 28 juin prochain avec un retour le 2 juillet.