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À bord du Paul Gauguin, « on ne sait pas trop combien de temps on va rester là »


Après la détection d’un « cas suspect » de Covid-19 à bord, le paquebot a interrompu sa croisière, qui avait notamment fait escale à Bora bora, pour revenir au port de Papeete. Le Pays et le Haut-commissariat attendent les résultats des tests des 148 passagers et des 192 membres d’équipages, tous isolés sur le bateau, pour donner de nouvelles instructions. À bord, on semble garder son sang-froid, mais certains craignent que la situation se prolonge.

L’annonce a résonné aux alentours de 22 heures, samedi soir dans les haut-parleurs du Paul Gauguin. « Il nous ont dit qu’un cas de Covid-19 a été détecté à bord et que nous devions tous rester dans nos cabines », explique Robin, un passager contacté par téléphone. Le paquebot, parti de Papeete jeudi avec un jour de retard, n’avait pas pu se rendre à Huahine comme prévu, mais venait de faire une escale à Bora bora, où la plupart des passagers avaient passé la journée à terre. La croisière avait repris samedi, en fin d’après-midi, en direction de Rangiroa. Mais après six heures de navigation, changement de cap, sur ordre des autorités : le Paul Gauguin a accosté à 9 heures, ce matin, au port de Papeete.

Tous les passagers isolés, tous les employés restent à bord

Aucun débarquement depuis lors. Seule embarquement, ce dimanche matin : un spécialiste dépêché par les autorités sanitaires pour prêter main forte à l’équipe médicale de bord, normalement équipée pour faire face à ce genre de situation. Parmi les passagers, des résidents de Tahiti pour la grande majorité, on semble garder son sang-froid. Robin indique ainsi que les consignes de sécurité – isolement en cabine, et limitation des contacts avec l’équipage, qui laisse les repas et commandes sur le pas des portes – sont bien respectés. L’inquiétude vient seulement « du manque de visibilité ».

La croisière, qui devait se poursuivre jusqu’à samedi prochain, parait remise en cause, mais parmi les 340 personnes à bord, beaucoup se demandent surtout quand ils pourront quitter le navire. « Le bateau est très agréable, mais rester confiné dans les cabines pendant plusieurs jours, ça reste d’être un peu plus tendu, reprend Robin. Surtout quand on est à 300 mètres de chez soi à vol d’oiseau« . « On ne sait pas trop combien de temps on va rester là, insiste une autre passagère contactée par téléphone. On a peur de rester une semaine dans cette petite pièce, mais aussi bien on descend ce soir ».

Les premiers éléments de réponses devraient tomber dans la soirée, ce dimanche, indiquent le Haussariat et le Pays dans un communiqué commun, ce midi. Ils précisent que l’alerte a été donnée lors de l’analyse d’un auto-tests transmis par un « touriste » – ils seraient environ une quinzaine à bord, métropolitains ou américains, d’après plusieurs passagers. Le protocole sanitaire en place depuis le 15 juillet exige de tous les voyageurs un test Covid-19 négatif avant d’embarquer dans un avion vers le fenua. Cette précaution est doublée d’une autre : chaque arrivant, quel que soit son origine, doit pratiquer sur lui-même, et grâce à des kits remis à l’aéroport, un prélèvement nasopharyngé quatre jours après son débarquement. C’est ce test, opéré par l’Institut Malardé, qui s’est apparemment révélé positif. Il est possible que le touriste en question, dont la nationalité n’a pas été précisée, ait contracté le coronavirus entre son premier dépistage et son arrivée à Tahiti. Le Haussariat et le Pays parlent toujours, ce dimanche midi, de « cas suspect » en attendant les résultats de nouveaux tests PCR.

« On ne sait pas qui est porteur, alors on s’inquiète »

Ces dépistages doivent être pratiqués, dans la journée, sur les 148 passagers du navire de croisière, ainsi que sur les 192 membres d’équipages. La compagnie du Ponant, qui a intégré le Paul Gauguin à sa flotte voilà quelques mois, « a mis en œuvre des mesures strictes d’isolement à bord conformément à ses engagements » écrivent les autorités, qui mènent une « enquête sanitaire » sur « les contacts qu’aurait pu avoir la personne concernée ». « Depuis le début de la croisière, on a appliqué les gestes barrières, et c’est bien équipé, ici, avec du gel hydroalcoolique partout, explique Turia, une autre passagère. Mais on se côtoie beaucoup dans le bateau, on se croise, on se rapproche pour faire la bringue… Comme on ne sait pas qui est porteur, on s’inquiète ».

L’enquête sanitaire ne va pas se limiter au Paul Gauguin. D’après une autre passagère, « quasiment tout le monde est descendu » à l’escale de Bora bora. Certain pour aller faire des activités proposées par des prestataires, d’autres « pour aller voir la famille » ou pour « se balader sur l’île et les motu ». Si les masques et les gestes barrières sont de rigueur depuis une quinzaine de jours à Bora, il s’agit là du premier casse-tête sanitaire de l’après réouverture. S’ajoutent les personnes éventuellement croisées par ce « cas suspect » dans l’avion, l’aéroport ou avant son embarquement sur le Paul Gauguin jeudi. Ce midi, un médecin de Tahiti expliquait : « on savait que des alertes comme ça allait arriver, le test, c’est de voir comment on va réussir à gérer ».

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1 Commentaire

  1. l'Abeille
    3 août 2020 à 5h39 — Répondre

    Et c’est reparti ….

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À bord du Paul Gauguin, « on ne sait pas trop combien de temps on va rester là »