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« J’achète au fenua » : la CCISM appelle les consommateurs à la « solidarité »


La chambre de commerce et Papeete centre-ville unissent leur force pour lancer l’opération « J’achète au fenua pour Noël ». Une campagne de communication à grande échelle qui commencera demain et durera jusqu’au 24 décembre. Elle s’accompagnera de remises et promotions dans certains commerces, services, et même pensions et hôtels. 

« Pour Noël, j’achète au fenua ». Tout est dans le nom de l’opération qui va être lancée dès demain par la Chambre de commerce, d’industrie, des services et des métiers (CCISM) et par l’association Papeete entre-ville. Après un confinement « destructeur » et des mois jugés « misérables », il s’agit de « sauver l’année ». C’est que décembre représente pour beaucoup d’entreprises un mois double voire triple en terme de chiffre d’affaires. « Et pour certains cela constitue jusqu’à 70% de l’activité annuelle » insiste Clet Wong. Mais plus que le tiroir-caisse, c’est sur l’emploi qu’insiste le vice-président de la chambre. « Nous avons besoin de vous, lance-t-il à l’attention des consommateurs polynésiens. Que le produit soit fabriqué localement ou importé, acheter ici au fenua, c’est maintenir l’emploi, le dynamisme de l’activité ».

La campagne, qui se déclinera dans les jours à venir en vidéos et visuels tout autour du fenua est faite pour « marquer les esprits », « s’inscrire dans la durée ». Objectif : « sensibiliser » les consommateurs, en les enjoignant en filigrane à limiter les « commandes sur les sites étrangers ». Mais il s’agit aussi de « rassembler les entreprises ». La CCISM a d’ailleurs envoyé « près de 13 000 messages » pour proposer à ses adhérents se se joindre à l’opération.

« Il faut prendre la situation au sérieux »

« Elles aussi peuvent faire leurs commandes localement » souligne Dany Dana, le président de Papeete centre-ville. Mais pour donner de l’entrain au mouvement elles sont surtout invitées à proposer des offres promotionnelles, d’habitude plutôt rares pendant les fêtes. Des offres que la CCISM, regroupe dans un « catalogue en ligne » (en fait une page facebook dédiée). Difficile, aujourd’hui, de dire combien d’entreprises participeront. Mais d’après Dany Dana, « les commerçants vont répondre présent » et « jouer le jeu » de l’opération.

Les commerces jouent très gros dans cette période. « Il faut prendre ça au sérieux, il y a des commerces qui sont déjà en faillite, d’autres qui sont à bout, qui ont déjà licencié », reprend le président de Papeete centre-ville, toujours dans l’attente des annonces de l’État sur les restrictions sanitaires en place pendant les fêtes. Le couvre-feu, qui devrait être maintenu, « rend les choses plus difficiles ». Mais les hypothèses de « dérogations » ou « d’assouplissement » pour le 24 et le 31 évoquées par Édouard Fritch permettent d’imaginer des fêtes « presque normales ». « Notre rôle, c’est de rester positif, et de tout faire pour soutenir les commerçants, sauver nos emplois, et dire aux Polynésiens qu’ils peuvent nous aider ».

Une fois n’est pas coutume, l’opération commerciale ira au-delà du seul secteur du commerce. « Tous les secteurs sont concernés, tous les secteurs ont eu une année difficile et veulent participer à la relance », explique le président de la commission opérations commerciales de la chambre, Joel Wong. Parmi les entreprises déjà partenaires de l’opération, des hôtels et pensions qui proposent des offres spéciales résidents pour les fêtes ou pour plus tard, des coiffeurs et autres prestataires qui cherchent à « sauver leur année »… Ou la filière perlicole, qui, privée d’une grande partie de ses exports, se tourne plus que jamais vers les Polynésiens pour assurer sa survie.

À noter que l’opération devrait durer jusqu’au 24 décembre. Si le marché de Noel est annulé à Papeete, les commerçants du centre-ville organisent une nocturne le vendredi 18 décembre, jusqu’à 20 heures.

 

 

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