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Septaine imposée ? Le Pays redoute une décision de l’État

Alors qu’il semble que la France s’achemine vers des mesures sanitaires fortes, qui restreindraient encore plus la liberté de circulation, la Polynésie craint d’en subir les conséquences. Et le Pays vient de diffuser un communiqué exprimant sa « vive inquiétude ».

La Polynésie est le seul territoire ultramarin qui n’impose pas de période d’isolement aux arrivants, et l’un des seuls avec la Nouvelle-Calédonie et Wallis-et-Futuna pour lesquels un test négatif n’est pas requis pour rentrer en métropole, la Polynésie française tente de sauver son tourisme et les emplois qui en dépendent. Mais les « adaptations locales » pourraient bien cesser, au nom de l’égalité de traitement des territoires français. C’est la plus grande crainte des professionnels, et du gouvernement, qui souligne que « la pandémie reste contenue en Polynésie française », et que le dispositif de double test à l’entrée « a permis de limiter la propagation du virus ».

Le conseil des ministres de ce jour, réuni à Tubuai, vient de diffuser un communiqué sur les « conséquences économiques et sociales des mesures sanitaires envisagées au niveau national ». Du côté de l’État, les nouvelles mesures éventuelles pour la Polynésie française sont, assure-t-on, « toujours en discussion » dans un contexte « d’évolution rapide ». Le gouvernement central n’a toujours pas pris de décision mais estime déjà que le couvre-feu national ne suffit pas à enrayer la propagation du virus et fait craindre un troisième confinement. Depuis vendredi, des consultations menées à la présidence et au Haut-commissariat font monter l’inquiétude chez les professionnels du tourisme. « Clairement, c’est Paris qui met la pression, c’est une décision que Paris veut prendre », explique l’un d’entre eux.

« Des catastrophes économiques et sociales auxquelles la Polynésie française aura du mal à faire face. »

Et le Pays ne semble pas dire autre chose : « L’éventualité d’imposer des restrictions à la circulation des personnes entraînera des catastrophes économiques et sociales auxquelles la Polynésie française aura du mal à faire face. » Le marché local, qui représente 10 à 15% des produits touristiques, ne suffira pas à sauver le soldat tourisme. Si les deux plus grands marchés émetteurs, la France et les États-Unis – le gouvernement Biden parle aussi d’imposer, et non plus simplement recommander, une quarantaine à tous ses résidents de retour de voyage – prennent des mesures à l’effet dissuasif, de nombreux hôtels polynésiens devront sans doute fermer leurs portes, au moins temporairement. Et les compagnies aériennes devraient limiter drastiquement, sinon annuler, leurs vols.

C’est pourquoi le gouvernement rappelle que, tout en restant « vigilant pour ce qui concerne la sécurité sanitaire des Polynésiens », « d’ores et déjà, en plus des 12,2 milliards Fcfp budgétés en 2021 pour les mesures d’aides à l’emploi, l’impact sur le seul secteur du tourisme entrainera, pour préserver les emplois, un surcoût immédiat de 3 milliards Fcfp, sur trois mois, pour les mesures exceptionnelles pour l’ensemble des salariés du secteur, sans compter l’impact sur les comptes de la Caisse de prévoyance sociale (CPS). Mais le conseil des ministres se préoccupe de la survie des entreprises touristiques qui sont déjà très affectées par la crise et des répercussions dramatiques sur l’ensemble de l’économie polynésienne, risquant de réduire à néant les efforts de redressement engagés depuis 2015. »

 

 

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