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Quand le covid-19 « contient » la délinquance

Florent Collet ©

Le haut-commissariat a dressé le bilan de la délinquance d’une année 2020 forcément marquée par la crise sanitaire du covid-19. Des chiffres globalement positifs compte tenu de la plus forte mobilisation des forces de l’ordre dont la tache a été facilitée par les mesures de confinement et de couvre-feu.

Le Covid-19 a-t-elle fait baisser la délinquance en Polynésie ? Les chiffres présentés aujourd’hui par le haut-commissaire peuvent le laisser penser. Dominique Sorain est satisfait de voir la délinquance « contenue » avec une légère baisse des chiffres au niveau général.

C’est par exemple le cas des atteintes aux biens.  Elles sont en constante diminution depuis 2017 où près de 6000 vols avaient été recensés, pour atteindre la barre des 5000 en 2019 et passer sous celle des 4000 l’an dernier. Dans ce domaine, l’État se félicite que les opérations menées par la gendarmerie et la police ont permis de faire diminuer les vols de 2 roues de 43 % en 2020.  Pour ce type de délinquance, la Polynésie fait mieux que la moyenne nationale, avec un taux annuel de 12,7 faits pour 1000 habitants contre 26,4 pour l’ensemble du territoire français.

Ce n’est pas le cas au niveau des violences, où la Polynésie compte 10,69 faits pour 1000 habitants contre 9,88 au niveau national. En 2020, ce type de délinquance, qui avait explosé en 2019, a tout de même légèrement diminué (-2,4 %) avec près de 3000 actes de violences recensés par la justice. Les trois quarts de ces délits sont commis dans la sphère familiale et essentiellement au sein des couples. Un véritable point noir de la délinquance en Polynésie, parmi les territoires les plus touchés au niveau national. Malgré une nouvelle légère augmentation des violences intrafamiliales, l’État se réjouit tout de même de « la forte mobilisation de l’ensemble des acteurs de prévention mais également des forces de l’ordre qui a permis de contenir le nombre des violences intrafamiliales qui était en augmentation depuis 2017.»

Autant de morts sur les routes malgré le couvre-feu

En matière d’infractions à la législation sur les stupéfiants, les mesures de restriction de la circulation en raison du covid-19 ont forcément eu un effet positif, notamment en matière d’importation d’ice. De 12 kilos saisis en 2019, les autorités ont mis la main sur 3,3 kilos en 2020. Toutes affaires confondues, cannabis et ice, le nombre d’affaires passe de 1 750 en 2019 à 1 610 en 2020. Avec un taux annuel de 5,83 faits pour 1000 habitants, la Polynésie se situe bien au-dessus de la moyenne nationale qui s’établit à 2,87. Des affaires de stupéfiants à l’origine de l’augmentation significative de saisies considéré par l’État comme  « un arsenal supplémentaire dissuasif vis-à-vis des trafiquants qui voient dans l’ice ou le paka notamment une opportunité économique intéressante. » De 229 millions de biens saisis en 2019, il passe à 1,6 milliard en 2020. Un chiffre très largement gonflé par la saisie du French Polynesia Master dans le cadre d’une enquête ouverte pour pollution. D’une valeur de 1,2 milliard, le yacht spécialisé dans la plongée sous-marine représente à lui seul 75 % des saisies.

Enfin, sans surprise compte tenu du confinement, les accidents de la route ont diminué l’an passé avec 112 accidents et 137 blessés. Avec 29 morts en 2020, le bilan mortel sur les routes du fenua est au même niveau qu’en 2019 avec 29 décès.

Un bilan globalement positif. Reste une question en suspens. La délinquance est-elle réellement en baisse, ou est-ce que les mesures de couvre-feu et de confinement associées à une plus forte mobilisation des forces d’ordre font de 2020 une année à part ?  Dominique Sorain, qui estime qu’« il y a eu aussi une très forte présence des forces de sécurité sur le terrain (…) et ça leur permet aussi d’intervenir dans tous les phénomènes de délinquance. »

2020 aura ainsi vu l’apparition de nouvelles infractions relatives au non respect du confinement et du couvre-feu. 7 391 procès-verbaux ont été dressés du 20 mars au 29 avril, et 617 d’août à décembre 2020.

 

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1 Commentaire

  1. L'Abeille
    4 février 2021 à 6h25 — Répondre

    Certes mais le couvre-feu à 21h00. Ca gonfle ! Le passer à 22 ou 23 h serait de bon aloi !

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