ACTUS LOCALESSOCIÉTÉ Le CESEC favorable à la création de crématoriums Marau Biret 2021-06-17 17 Juin 2021 Marau Biret ©CR/Radio 1 La troisième institution du pays a rendu ce jeudi matin un avis unanimement favorable au projet de loi fixant un cadre réglementaire pour les crématoriums en Polynésie. Évoqué depuis longtemps, la construction d’une telle structure bute jusqu’à présent sur des contestations locales. Toutes les interrogations ne sont pas levées, mais une chose est sûre, le débat progresse. Opposition des riverains, inquiétudes environnementales ou réglementaires, habitudes religieuses… Ces 15 dernières années, de Faa’a à Afaahiti, les arguments ont été nombreux pour rejeter la construction de crématorium à Tahiti. Mais l’idée est plus que jamais sur la table. Il faut dire que les familles qui choisissent cette option font face à des contraintes importantes : la dépouille de leur proche doit être envoyée en Nouvelle-Zélande ou en France, pour des coûts pouvant dépasser le millions de francs. Le potentiel d’un établissement local a été identifié de longue date par les promoteurs privés. Récemment, c’est la société Pangola Pacifique, de Dominique Auroy, qui a proposé un projet de crématorium à Nivee, sur un site où s’effectue déjà la désinfection des déchets du CHPF. Les autorités locales n’ont pas encore donné le feu vert à ce projet. Mais le gouvernement semble bien décidé à faire avancer le débat, d’une façon ou d’une autre. Le Pays a ainsi mis sur la table un nouveau cadre réglementaire qui devrait permettre la création de crematoriums publics, créés voir gérés par les communes. Le projet de loi du pays, avant son passage à l’Assemblée, a reçu un avis favorable à l’unanimité du Cesec ce matin. Beaucoup, au sein du conseil économique et social se sont toutefois interrogés sur l’opportunité de créer une structure gérée par le Pays plutôt qu’une multitude d’établissements municipaux. Vadim Toumaniantz, un des rapporteurs de l’avis du Cesec, rappelle que cette option est aujourd’hui complexe à mettre en œuvre. Cela implique de « modifier le Code Général des Collectivités Territoriales », explique le représentant syndical. En revanche, le projet de loi prévoit la possibilité « d’un établissement public de coopération intercommunale qui permettrait de répartir à la fois les responsabilités et le risque financier ». https://www.radio1.pf/cms/wp-content/uploads/2021/06/CESEC-1-Vadim-TOUMANIANTZ.wav Pour rappel, la crémation est déjà choisie aujourd’hui dans une quarantaine de décès par an en Polynésie. Beaucoup estiment qu’un crématorium local permettrait de réduire considérablement les frais liés à ce mode de traitement des corps, rendant cette possibilité plus accessible. Les promoteurs parlent ainsi de 700 crémations potentielles par an, sur environ 1500 décès. « Une estimation au doigt mouillé basé sur ce qui s’est passé en Nouvelle-Calédonie lorsqu’ils ont créé un crématorium », nuance Vadim Toumaniantz. Christophe Plee, favorable au projet, appelle lui aussi à la prudence, rappelant que ce genre d’établissements doivent composer avec des coûts incompressibles pour des raisons de salubrité. « Sur le fait qu’il y a ait un crématorium en Polynésie, tout le monde est d’accord, c’est quelque chose qui est attendu depuis des années, résume le président de la CPME. Mais il faut déjà mettre une structure en place, voir comment ça fonctionne, quelle est la demande, et rester prudent sur l’ouverture de plusieurs sites pour ne pas qu’il y ait des crématoriums qui soient déficitaires d’entrée de jeu ». https://www.radio1.pf/cms/wp-content/uploads/2021/06/CESEC-2-Christophe-Plee.wav Le conseiller Maximilien Hauata, représentant de l’académie des marquises et de l’Académie Pa’umotu Karuru Vanaga, a quant à lui insisté sur l’intérêt de ces dispositions pour les populations des îles. Ces dernières doivent assumer les frais de rapatriement lorsque leurs proches décèdent à Tahiti et qu’ils souhaitent les inhumer sur leurs îles. La problématique du coût limite les personnes qui ont des moyens restreints dans leurs processus de deuil. Un crématorium serait alors, selon lui, un progrès en terme de liberté publique. Cliquez pour partager sur Facebook(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur Twitter(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur LinkedIn(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquer pour imprimer(ouvre dans une nouvelle fenêtre)