ACTUS LOCALESÉCONOMIESANTÉSOCIALSOCIÉTÉ 700 manifestants contre l’obligation vaccinale Lucie Rabreaud 2021-10-16 16 Oct 2021 Lucie Rabreaud ©LR C’est désormais un rendez-vous hebdomadaire : celui de la marche contre l’obligation vaccinale du samedi matin à Papeete. Cette fois, elle était menée par Branda Hoffmann, leader du collectif citoyenne et citoyen Te Reo mana o te nuna’a, qui était accompagnée de l’Église protestante maohi et de représentants des syndicats de salariés. Après la marche, ils ont été reçus par le directeur du cabinet du haut-commissaire puis, par une partie du gouvernement, et chacun campe sur ses positions. Les manifestants étaient plus de 700 (selon les forces de police) dans les rues de Papeete pour scander les mêmes revendications qu’on entend chaque samedi depuis quelques semaines maintenant. « Non à l’obligation vaccinale », « Liberté, ma vie, mon corps, ma santé, mon choix », « Rendez-vous la liberté de choisir pour nous-mêmes et nos enfants », « Non à la dictature » ou encore « J’ai un état biologique équilibré » pouvait-on lire sur les pancartes portées avec enthousiasme par les marcheurs. L’objectif est toujours le même : suspendre la loi sur l’obligation vaccinale, comme l’explique Branda Hoffmann. https://www.radio1.pf/cms/wp-content/uploads/2021/10/MANIF-BRANDA-1.wav Du stade Bambridge à Tarahoi, en passant par la présidence où le gouvernement s’est fait copieusement huer et appeler à la démission, les manifestants sont ensuite restés place Tarahoi où quelques stands les attendaient pour de « l’aide juridique », « des explications santé » et la possibilité de signer la pétition. Celle-ci a changé, une nouvelle est proposée par l’avocat du collectif Te Reo mana o te nunaa, Tauniua Céran-Jérusalemy. Arrivés à Tarahoi, une délégation est rapidement partie, composée de Branda Hoffmann, Fleur Teriinohorai de O oe to oe Rima, Mahinui Temarii, secrétaire général du rassemblement des travailleurs polynésiens, François Pihaatae, président de l’église protestante Maohi, le pasteur Tapati et Chubasky Hoffmann, secrétaire général des travailleurs du port autonome. Ils ont été reçus par le directeur de cabinet du haut-commissaire, Cédric Bouet puis par une partie du gouvernement composé du ministre de la Santé, Jacques Raynal, la ministre du Travail et du Tourisme, Nicole Bouteau, le ministre de l’Équipement, René Temeharo et le ministre des Finances et de l’Économie, Yvonnick Raffin. Si la première réunion s’est bien terminée, à la deuxième, Fleur Teriinohorai est ressortie en larmes, très émue : « Ils nous prennent pour des idiots. » https://www.radio1.pf/cms/wp-content/uploads/2021/10/MANIF-FLEUR-2.wav Les tribunaux arbitreront Branda Hoffmann a raconté avoir dit à la ministre du Travail que « beaucoup de personnes ont démissionné à cause de la pression de l’Agence de régulation de l’action sanitaire et sociale (Arass) et des employeurs ». Selon l’opposante, Nicole Bouteau a reconnu qu’il y avait de la pression mais avait aussi assuré « qu’aucun licenciement n’a eu lieu », jusqu’à aujourd’hui, pour ces motifs de non-vaccination. Dans un communiqué, la présidence explique que le périmètre de la loi, au niveau des activités concernées, sera précisé et ajusté. « ll s’agira également de communiquer sur les modalités d’application de la loi auprès des partenaires sociaux, organismes professionnels privés et publics, les représentants du collectif dénonçant des pressions de sanction disciplinaire ou de suspension de contrat que subiraient certains salariés alors que le délai d’application des sanctions de la loi n’est pas encore échu. Une vigilance particulière sera apportée à ce dernier point de préoccupation. » Mais les semaines à venir seront consacrées à la poursuite du déploiement de la campagne de vaccination, « tout en restant dans le dialogue ». Le gouvernement a précisé à la délégation qu’il n’existe pas d’autres moyens aujourd’hui pour sortir de la crise sanitaire. Ils ont dit être également en attente des décisions des tribunaux. Branda Hoffmann reste, elle aussi, sur sa position. Le collectif attend également les décisions des tribunaux, celui des référés de Papeete qui doit se prononcer sur la suspension ou non de la loi, ce lundi, sur un recours déposé par leur avocat Tauniua Céran-Jérusalemy, et le Conseil d’État. https://www.radio1.pf/cms/wp-content/uploads/2021/10/MANIF-BRANDA-3.wav ©LR Les opposants à l’obligation vaccinale doivent se battre sur différents tableaux : avec les autorités mais aussi entre eux car des difficultés sont apparues sur les actions à entreprendre. Certains souhaitent continuer à discuter avec les autorités mais d’autres assurent que cela ne sert à rien. Des désaccords qui ont mené à une séparation entre Vairea Toomaru du collectif Te Ora te Fenua et Branda Hoffmann qui mène le collectif Te Reo mana o te nuna’a. D’où le changement de pétition et les deux appels à manifester pour ce samedi matin : mais celle de Vairea Toomaru qui devait partir de Mamao a été interdite par le haut-commissaire, les motifs étant les mêmes, et les quelques personnes présentes là-bas ont donc rejoint Tarahoi. François Pihaatae, président de l’Église protestante Maohi, présent en tête de cortège, a expliqué la volonté de l’Église d’être présente parce qu’« il y a atteinte à la liberté » mais également pour « calmer les esprits », évoquant« des échauffements entre les participants ». Une autre manifestation est prévue jeudi alors que les représentants seront réunis en séance et c’est le collectif Nunaa a ti’a qui organise la manifestation de samedi prochain. ©LR Cliquez pour partager sur Facebook(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur Twitter(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur LinkedIn(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquer pour imprimer(ouvre dans une nouvelle fenêtre)