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Les non-vaccinés bloqués en Polynésie « pour une période indéterminée »

Les États-Unis rouvrent ce lundi leurs vols transatlantiques. Une bonne nouvelle pour les compagnies comme ATN, qui va pouvoir reprendre ses escales à Los Angeles dans quelques jours, et jouer au mieux son rôle dans la desserte touristique. Mais Washington interdit désormais les débarquements et les escales aux non-vaccinés, marquant la fin des « motifs impérieux » qui leur permettait jusque là de voyager, notamment vers Paris.

Après plus d’un an et demi de fermeture, les États-Unis rouvrent leur ciel, ce lundi 8 novembre, aux vols internationaux. La nouvelle, annoncée par l’administration de Joe Biden à la mi-octobre dernier était très attendue. Par les voyageurs européens et asiatiques, mais aussi par les Américains, qui, à part quelques destinations comme la Polynésie, n’ont pas pu voyager hors d’Amérique du Nord depuis mars 2020. La réouverture était très attendue par les compagnies aériennes, aussi, et particulièrement celles qui desservent le fenua. Car avec la reprise des transatlantiques vers les États-Unis, finies les escales techniques à Vancouver : French Bee va pouvoir de nouveau embarquer et débarquer à San Francisco, Air France à Los Angeles, de même qu’Air Tahiti Nui, bien décidée à reconquérir sa place sur cette route fréquentée. La compagnie du Pays, qui effectue déjà trois à quatre rotations hebdomadaires vers LAX, attendra toutefois le 16 novembre pour relancer son escale « habituelle et naturelle » vers Paris. L’escale qui aura lieu dans un nouveau terminal qui promet « beaucoup plus de fluidité » pour les passagers mais cette reprise est surtout une bonne nouvelle pour le tourisme polynésien, explique Michel Monvoisin. « Il y a de la demande, on a mis de la fréquence et on est prêt à en remettre, pointe le président directeur général d’ATN, qui note de « bons engagements » de voyageurs dans les prochaines semaines. On est prêt assumer notre rôle dans la desserte touristique ».

LAX, passage obligé

Mais devant le risque épidémique persistant, la réouverture fait l’objet d’une restriction majeure : à partir de ce lundi seules les personnes vaccinées pourront débarquer ou même faire escale sur le sol américain. Une décision de Washington, qui créé une contrainte supplémentaire pour la Polynésie. Car jusqu’à présent, les non-vaccinés pouvaient embarquer, à condition de test, sur un vol vers les États-Unis, et à condition de pouvoir justifier d’un motif impérieux vers la métropole. L’État n’a pour l’instant pas modifié sa réglementation, mais la reprise des escales aux États-Unis la rend inapplicable. En l’absence de vols vers la Nouvelle-Zélande, l’Asie, le Chili ou la Nouvelle-Calédonie, les non-vaccinés « sont bloqués en Polynésie, pour une période indéterminée » confirme le PDG d’ATN.

Comme pour la plupart des restrictions Covid de ces derniers mois, ce sont les compagnies qui devront assurer les vérifications des statuts vaccinaux avant l’embarquement, et pourront le refuser à ceux qui ne présentent pas leur carnet. Des dérogations existent, pour les evasans, les contre-indications médicales au vaccin ou les moins de 18 ans notamment, mais la présentation d’un test Covid négatif reste exigée pour l’ensemble des passagers (de plus de deux ans) à destination de Los Angeles.

La vaccination pour parer une nouvelle vague

Difficile pour ATN de mesure les conséquences de cette obligation en terme d’activité. Mais la compagnie se veut optimiste : l’important, pour Michel Monvoisin, c’est la reprise de la route Tahiti – LAX – Paris, qui devrait permettre un bond d’activité en fin d’année et une basse saison moins creuse. Plus que le manque de voyageurs, ce sont les potentiels sursauts de la pandémie de Covid que craignent les professionnels. Chez ATN, la montée de l’incidence de l’épidémie en Métropole et en Europe inquiète moins qu’une potentielle reprise épidémique au fenua en début d’année prochaine. « C’est ce qu’on craint aujourd’hui puisque tous les spécialistes expliquent que le taux de vaccination en Polynésie n’est pas suffisant pour nous mettre à l’abri d’une nouvelle vague, reprend le P-DG. On l’a vu, le variant Delta, ça a vidé nos vols en 10 jours ».

Des nouvelles turbulences épidémiques pourraient être très problématiques pour une compagnie qui a pu compter sur l’aide du Pays-actionnaire, mais qui doit encore consolider ses fonds propres, peut-être au travers d’une recapitalisation. Des discussions sont aussi en cours avec l’État, déjà intervenu au titre du fond de solidarité ou de l’aide au coût fixe, mais qui doit aussi mettre sur pied un soutien spécifique à ATN. Cette intervention actée « dans le principe » par Emmanuel Macron lors de son passage au fenua, reste à être précisée « dans sa forme ».

 

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2 Commentaires

  1. Louis Bresson
    8 novembre 2021 à 7h41 — Répondre

    Air Tahiti Nui pourrait tout de même maintenir au moins une fréquence Tahiti-Paris passant par le Canada, Toronto ou Montréal par exemple.

  2. Petero
    8 novembre 2021 à 9h46 — Répondre

    Quoiqu’il en soit, les autorités ont l’obligation d’assurer la continuité territoriale. S’ils ne le font pas, la justice qui sera manifestement saisie s’en chargera d’une manière ou d’une autre …et ils ne pourront pas évoquer cette fois-ci qu’ils ont été pris de cours et pas pu anticiper ce risque discriminant !!
    Dans ce contexte, il est clair que les juristes ont beaux jours devant eux grace aux deniers publics.
    Autant donc d’ores et déjà trouver rapidement une solution acceptable pour tout le monde avant de rentrer dans cette configuration, encore une fois, avide de ressources sur tous les points.

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