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Nouvelle-Calédonie : les indépendantistes « ne reconnaissent pas la légitimité » du référendum

Au lendemain du référendum d’autodétermination remporté en Nouvelle-Calédonie par les partisans de la France, les indépendantistes, qui avaient appelé à ne pas y participer, ont annoncé lundi qu’ils ne reconnaissaient ni la « légitimité », ni la « validité » du scrutin. Les précisions de notre partenaire Outremer 360°.

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Marqué par une abstention record après l’appel des indépendantistes à bouder le scrutin, ce troisième et dernier référendum prévu par les accords de Nouméa en 1998 a été remporté par les pro-France avec 96,5% des voix, contre 3,5% au oui à l’indépendance.

Les indépendantistes regroupés au sein du Comité stratégique indépendantiste de non-participation (CSI-NP) « ne reconnaissent pas la légitimité et la validité de ce scrutin qui leur a été confisqué », ont-ils indiqué dans un communiqué. « La voie du dialogue a été rompue par l’entêtement d’un gouvernement français incapable de concilier ses intérêts géostratégiques dans le Pacifique et son obligation à décoloniser notre pays », assurent-ils.

« Plus engagé »

Pour le parti indépendantiste FLNKS et les nationalistes, « ce référendum n’est pas conforme à l’esprit et à la lettre de l’accord de Nouméa, processus de décolonisation, et pas conforme également aux résolutions de l’ONU qui a inscrit la Nouvelle-Calédonie sur la liste des pays à décoloniser ». « Le calendrier Lecornu est dorénavant chamboulé. Le CSI-NP n’y est plus engagé. Les 18 mois annoncés ne sauraient commencer avec un gouvernement français en fin de mandat », soulignent les indépendantistes.

En juin à Paris, les acteurs calédoniens avaient décidé avec l’État qu’après le 12 décembre s’ouvrirait « une période de stabilité et de convergence », pour préparer un « référendum de projet » d’ici juin 2023 qui portera sur un nouveau statut pour le territoire au sein de la France. « La présence du ministre des Outre-mer chez nous relève plus de la campagne présidentielle qu’elle n’est porteuse de solutions d’avenir. Nous ne souhaitons pas nous engager dans cette combine et nous attendons le renouvellement du gouvernement français pour engager de véritables discussions sur l’accession du pays à sa pleine souveraineté », ajoutent les indépendantistes dans leur communiqué.

Le FLNKS et les nationalistes avaient déjà prévenu la semaine dernière qu’ils récusaient toute rencontre avec le ministre des Outre-mer Sébastien Lecornu, arrivé vendredi à Nouméa, avant l’élection présidentielle française en avril 2022.

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2 Commentaires

  1. Patrick Fincker
    13 décembre 2021 à 10h00 — Répondre

    Les indépendantistes avaient-ils tellement peur de perdre qu’ils ont cherché à enlever au referendum toute légitimité. Est ce cela l’esprit des accords?
    Veulent-ils vraiment le vivre ensemble? J’espère que l’avenir le montrera, car ce n’est pas leur comportement actuel qui le démontre. Dommage.
    Il ne s’agit pas de négocier avec la France. Il s’agit de trouver un chemin harmonieux de développement pour le caillou. Son avenir en dépend. Ce n’est que lorsqu’il aura été vraiment vécu que l’indépendance dans l’intérêt de tous ses habitants pourra se poser.
    C’était cela l’esprit des accords. Il y a encore des progrès à faire.

  2. 14 décembre 2021 à 6h27 — Répondre

    Ils refusent de participer au vote, ils ne veulent pas rencontrer le Ministre des Outre-mer, ils ne reconnaissent pas la légitimité du référendum, ils sont responsables de ce résultat qui démontre clairement une défaite inéluctable. Un entêtement irréfléchi qui leur enlève toute crédibilité dans un combat qu’ils pressentaient perdu d’avance, d’où ce refus d’y participer, une tactique désespérée pour brouiller les cartes d’un référendum qui leur était ouvert, mauvais calcul hélas pour eux.

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